L’ESA cherche des moyens de rendre plus hygiénique le partage de sous-vêtements non lavés utilisés dans les combinaisons spatiales. Alors que sur Terre faire des lessives nous paraît normal pour laver les vêtements, cela n’est pas possible dans l’espace.
La sortie dans l’espace est une étape importante dans la carrière d’un astronaute, mais il y a un petit inconvénient : pour enfiler la combinaison spatiale, il faut partager certaines sous-couches précédemment portées.
L’ensemble de la combinaison spatiale consiste à enfiler une couche jetable, puis un vêtement de refroidissement et de ventilation liquide décrit comme similaire à un sous-vêtement long. Nommé LCVG, il contient des tubes de ventilation de gaz et de refroidissement liquide pour assurer le confort pendant le port de la combinaison, qui s’étend souvent pendant de nombreuses heures durant les sorties extravéhiculaires.
Avec l’arrivée de Gateway, la station spatiale internationale en orbite lunaire que la NASA prévoit de construire dans le courant de la décennie, le port de ce LCVG va se généraliser, ce qui va poser des problèmes d’hygiène si les agences spatiales ne trouvent pas de solutions. Quand il y a une panne des toilettes, les astronautes doivent également porter des couches.
L’ESA veut développer de nouveaux textiles pour les combinaisons
l’ESA a lancé un projet intitulé “Biocidal Advanced Coating Technology for Reducing Microbial Activity.” (BACTeRMA), qui vise à inventer de nouveaux matériaux pour réduire l’activité microbienne au sein des combinaisons. L’ingénieur en matériaux de l’ESA, Malgorzata Holynska, a expliqué l’objectif de l’étude : “Les textiles dans l’espace, en particulier lorsqu’ils sont sujets à une contamination biologique, par exemple les sous-vêtements des combinaisons spatiales, peuvent présenter des risques techniques et médicaux pendant les vols de longue durée.”.
Aujourd’hui, l’ESA travaille avec le Vienna Textile Lab, une entreprise qui utilise des bactéries pour produire des teintures textiles. “Ces micro-organismes produisent des métabolites dits secondaires.”, a déclaré l’ESA. “Ces composés sont généralement colorés et certains présentent de multiples propriétés : antibactériennes, antivirales et antifongiques.”
Le projet durera deux ans et comprendra l’essai de diverses finitions textiles antimicrobiennes dans divers scénarios, notamment l’exposition aux rayonnements, la simulation de la poussière lunaire, etc. Pour l’instant, les agences spatiales utilisent le cuivre et l’argent comme matériaux antimicrobiens, mais ces métaux peuvent se ternir avec le temps et provoquer des irritations cutanées.
Source : Spacedaily