Les voitures électriques perdent 50 % de leur valeur en un an, contrairement aux véhicules à essence. Fort heureusement pour les constructeurs automobiles, les ventes progressent toujours.
- Certains véhicules électriques perdent jusqu’à 50 % de leur valeur en un an en Angleterre, avec des baisses moins brutales mais significatives aux États-Unis
- La dépréciation des voitures électriques est généralement plus importante que celle des véhicules thermiques comparables, mais tend à se stabiliser après la première année
- Malgré la dépréciation rapide, les ventes de voitures électriques continuent d’augmenter, représentant 18,5 % des ventes en Angleterre et 6,8 % aux États-Unis
Les voitures électriques ne plaisent plus, les consommateurs se tournent vers les hybrides rechargeables. Ce phénomène offre des opportunités sur le marché de l’occasion, tout en représentant un risque financier considérable pour les premiers acheteurs comme le rapporte Wired.
À lire > La génération Z ne veut plus de Tesla, la faute à Elon Musk
La dépréciation des voitures électriques est énorme
En Angleterre, la chute de valeur de certains modèles électriques atteint des sommets vertigineux avec une dépréciation allant jusqu’à 50 % en seulement une année. L’Audi e-Tron GT illustre parfaitement cette tendance, son prix dégringolant de 107 675 £ à 54 700 £. Le Ford Mustang Mach-E n’est pas en reste, passant de 59 325 £ à 28 575 £. Même le Tesla Model 3, pourtant réputé pour sa valeur de revente, accuse une baisse de 45 % sur la même période.
Aux États-Unis, la situation, bien que moins dramatique, reste préoccupante. Un Porsche Taycan Turbo de 2022 ayant parcouru 10 000 miles (environ 16 100 km) s’échange autour de 106 000 $, soit une dépréciation de 50 000 $ par rapport à son prix d’achat initial. La Polestar 2 Long Range Single Motor de 2023 voit sa valeur de reprise chuter à 30 500 $, représentant une baisse de 40 % par rapport à son tarif neuf.
Curieusement, le kilométrage semble avoir moins d’impact sur la dépréciation que l’âge du véhicule. Un Polestar 2 ayant parcouru 20 000 miles (environ 32 000 km) en un an ne perd que 2 % de valeur supplémentaire comparé à un modèle n’ayant effectué que 10 000 miles.
La comparaison avec les véhicules thermiques est particulièrement révélatrice. Un Audi Q7 55 à essence conserve 42 % de valeur de plus qu’un Audi e-tron 55 électrique après un an, et ce malgré un prix d’achat inférieur. Cette tendance se confirme également sur des modèles plus abordables, comme la Volkswagen Golf.
Les États-Unis connaissent une évolution similaire. Une étude menée par iSeeCars en juin 2024, portant sur plus de 2,2 millions de voitures d’occasion, révèle que le prix moyen d’une voiture électrique d’occasion est passé de 41 000 $ à 28 800 $, tandis que celui d’une voiture à essence n’a que légèrement diminué, passant de 32 700 $ à 31 400 $.
Cette dépréciation rapide s’explique par plusieurs facteurs. Les inquiétudes persistantes concernant l’autonomie et l’infrastructure de recharge, combinées à l’évolution rapide de la technologie des voitures électriques, contribuent à cette baisse de valeur. De plus, de nombreux modèles actuellement sur le marché représentent la première génération de voiture électrique des constructeurs traditionnels, rapidement dépassés par des versions améliorées.
À lire > En 2024, Tesla est la marque qui décote le plus !
La marché de l’occasion représente une belle opportunité
Paradoxalement, malgré ces chiffres alarmants, les ventes de voitures électriques continuent leur progression. En Angleterre, ces modèles représentaient 18,5 % des ventes de véhicules neufs en juillet, une augmentation de 18,8 % par rapport à l’année précédente. Aux États-Unis, les voitures électriques constituaient 6,8 % des ventes de véhicules neufs en mai, soit quatre fois plus que les hybrides rechargeables.
Pour les acheteurs potentiels, cette situation offre des opportunités uniques sur le marché de l’occasion. Des modèles comme la Renault Zoe à 5 000 £, la Citroën e-C4 à 12 000 £, ou encore la Polestar 2 à 25 000 $ et le Jaguar I-Pace à 30 000 $ représentent des bons plans intéressants.
Néanmoins, l’achat d’une voiture électrique neuve peut rester une décision financière judicieuse pour ceux qui prévoient de le conserver à long terme, en particulier s’ils peuvent bénéficier de bonus et disposent d’une solution de recharge à domicile. Les données montrent que la dépréciation tend à se stabiliser après la première année, offrant une perspective plus rassurante pour les propriétaires sur le long terme.
Conclusion : le conseil le plus avisé serait d’opter pour une voiture électrique d’occasion, à moins de pouvoir se permettre d’ignorer la dépréciation initiale. Cette approche permet de profiter des avantages de ces modèles, faibles coûts d’utilisation et entretien minimal, tout en bénéficiant de la garantie batterie restante, généralement de huit ans ou 100 000 miles (environ 161 000 km).
Source : Wired