Si les virements instantanés sont gratuits pour les utilisateurs de banques en ligne, ils restent payants chez la plupart des autres banques traditionnelles, un frein pour les utilisateurs. L’Union européenne, par le biais de sa Commission et d’une proposition législative, souhaite passer la seconde.
Les virements instantanés ne sont pas encore gratuits chez toutes les banques. La plupart des banques en ligne le proposent gratuitement, à l’instar de Boursorama, Revolut ou de Fortuneo. D’autres le proposent gratuitement en agence, mais la plupart des banques le font encore payer en l’échange de quelques centimes d’euros.
Un « frein » pour les utilisateurs qui ne plait pas à la Commission européenne, puisque comme le révèlent nos confrères de Next INpact, 70 % des Français interrogés lors d’une étude menée par Galitt PayObserver affirment ne pas être prêts à payer pour leurs virements instantanés.
L’Union européenne veut démocratiser le virement instantané
Cinq ans après l’émergence de ce nouveau moyen de paiement, seuls 11 % de l’ensemble des virements en euros effectués dans l’Union Européenne sont instantanés, déplore la Commission européenne. Bruxelles souhaite toutefois accélérer les choses et notamment, de « garantir la disponibilité universelle des paiements instantanés en euros ».
Pour Bruxelles, 9 virements SEPA sur 10 se font de manière traditionnelle, avec 200 milliards d’euros bloqués chaque jour durant ce que l’on appelle le « délai de flottement » des paiements. « Rien ne justifie que tant de citoyens et d’entreprises de l’UE ne puissent pas envoyer et recevoir immédiatement des fonds : la technologie permettant les paiements instantanés est en place depuis 2017 » indique Mairead McGuinness, commissaire chargée des services financiers, de la stabilité financière et de l’union des marchés des capitaux.
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C’est pourquoi la Commission européenne adoptait, fin octobre 2022, une proposition législative visant à rendre les paiements instantanés en euros « accessibles à tous les particuliers et à toutes les entreprises qui possèdent un compte bancaire dans l’UE ou dans un pays de l’EEE ». La proposition vise à faire en sorte que les paiements instantanés en euros soient « abordables et sûrs » et puissent être traités sans difficulté dans l’ensemble de l’UE.
Basée sur quatre « piliers », cette proposition législative oblige notamment les prestataires de service de paiement de « ne pas facturer les paiements instantanés en euros à un prix supérieur à celui des virements classiques ». Puisque les virements SEPA classiques sont gratuits en France, il y a de fortes chances pour que les virements instantanés le deviennent, eux aussi, à terme.
Source : Commision européenne, Next INpact
