Des tests menés par la Corée du Sud ont permis de mettre en évidence la présence d’agents cancérigènes dans des vêtements pour enfants. Plusieurs plates-formes chinoises ont été évaluées.
Temu, vous connaissez certainement, au moins de nom. Il s’agit d’une enseigne de vente par correspondance de produits à petit prix basée en Chine qui cartonne en France depuis son arrivée.
Son principe est simple : elle met en contact des vendeurs locaux avec des acheteurs du monde entier. Le paiement et la livraison sont pris en charge par la plateforme. On y trouve de tout, du gadget aux vêtements, en passant par du petit mobilier, de la papeterie, tout le nécessaire pour les couturières, des jouets, etc. Au début, on y trouvait même des contrefaçons et des produits dangereux.
Les vêtements dans le collimateur de la Corée du Sud à cause de substances dangereuses
Temu fait partie de ces enseignes dites de fast fashion (ou mode éphémère). Ce système est déjà sérieusement critiqué pour son coût environnemental. En effet, les vêtements vite achetés, sont souvent de piètre qualité, ne sont à la mode que quelque mois (voire quelques semaines) et sont jetés (dans le pire des cas) ou atterrissent dans les associations d’aide (qui croulent alors sous des piles de vêtement qu’ils auront du mal à revendre à cause de leur qualité médiocre).
Le média Business Insider rapporte que le gouvernement métropolitain de Séoul (capitale de la Corée du Sud) a décidé de réaliser une étude sur la qualité des vêtements issus de la fast fashion. Pour cela, ils ont sélectionné les trois enseignes chinoises les plus concernées par ce phénomène : Temu, AliExpress et SheIn.
Les tests ont porté sur 26 vêtements d’hiver à destination des enfants. Ce sont essentiellement des tests sur les textiles eux-mêmes qui ont été conduits.
Les résultats sont ahurissants. En effet, sur les 26 pièces vestimentaires, 7 contenaient des substances dangereuses comme des phtalates (connus pour être cancérigènes et provoquer la stérilité, ils servent à rendre les plastiques plus flexibles), du plomb ou encore du cadmium (tous deux hautement cancérigènes).
La sonnette d’alarme a été déclenchée par deux produits issus de la gamme de Temu.
Le premier, un blouson, présentait un taux 622 fois supérieur au taux légal pour la présence de phtalates dans le tissu. Et pour ne rien arranger, le même vêtement présentait des traces de plomb 3.6 supérieurs à la limite légale ainsi que 3.4 fois plus de Cadmium.
Le second, une combinaison, présentait un taux de phtalates 294 fois supérieur aux limites.
Mais Temu n’est pas le seul acteur ayant échoué aux tests. En effet, une paire de chaussures provenant du site AliExpress présentait 5 fois plus de plomb que cela est autorisé en Corée du Sud.
Contacté par Business Insider, Temu a indiqué que les deux vêtements avaient déjà été retirés de la vente de manière proactive avant même la publication des tests réalisés par la Corée du Sud.
De la même manière, AliExpress a indiqué travailler conjointement avec l’équipe coréenne a l’origine des tests afin de retirer tous les articles concernés de son espace de vente en ligne.
Notons par ailleurs que ce n’est pas la première fois que la Corée de Sud sert de gendarme qualité sur les plateformes chinoises. Ainsi, Temu avait déjà été épinglée, sur des chaussures, comme l’avait révélé Business Insider à l’époque.
La plateforme SheIn avait d’ailleurs elle aussi été épinglée à l’époque, toujours sur le test des chaussures, avec une paire présentant 428 fois le niveau de phtalates permis. Depuis cet évènement, SheIn a produit des documents (en novembre dernier) indiquant que ses produits testés étaient en accord avec les limites légales.