Le développement des voitures électriques va s’intensifier ces prochaines années. Selon le patron de Citroën, cela aura notamment pour effet de précipiter la chute des SUV qui intègrent des batteries plus grosses pour compenser leur perte d’autonomie.
Le tout-électrique est encore loin d’être la norme. Mais le marché de l’automobile a bel et bien entamé sa mue qui devrait s’intensifier dans les prochaines années. Le développement des bornes de recharge et l’interdiction de vente des voitures thermiques en 2035 vont propulser les voitures électriques sur le devant de la scène. Selon des prédictions, les Pays-Bas et la Norvège auront près de 100 % de véhicules électriques dans leurs nouvelles immatriculations en 2035. La France, quant à elle, atteindrait les 43 %.
La marche en avant des voitures électriques va notamment mettre à mal le format SUV, selon Vincent Cobée, directeur général de Citroën. Dans les colonnes d’Auto Express, il pointe l’aérodynamisme de mauvaise facture des SUV qui font perdre beaucoup trop d’autonomie aux usagers. “La perte est de 50 km entre un bon aérodynamisme et une voiture mal optimisée à ce niveau et si vous observez la différence entre une berline et un SUV, vous pouvez vite constatez un écart de 70 ou 80 km”, expose-t-il.
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Pourquoi les SUV électriques ont-ils une plus grosse batterie ?
Pour pallier la chute d’autonomie sur les SUV, les constructeurs ont trouvé une parade : intégrer des batteries toujours plus grosses qui permettent d’offrir une endurance accrue. Une aberration qui finira par disparaître d’après Vincent Cobée. “En 1970, une voiture pesait en moyenne 700 kg. Aujourd’hui, une voiture pèse en moyenne 1300 kg. Demain, une voiture moyenne pèsera deux tonnes. Nous utiliserons donc trois fois plus de ressources pour fournir le même service, simplement pour être ‘vert'”.
La problématique a le mérite d’être posée. Les constructeurs vont-ils décider à terme d’abandonner les voitures électriques lourdes dotées de très grosses batteries ? La transition n’est pas aisée puisque la demande en SUV est encore très forte. Mais tarder à changer de tactique pourrait s’avérer problématique, selon Cobée. “Si nous nous en tenons aux SUV jusqu’en 2030 et découvrons qu’il n’y a plus de client, ça va être un atterrissage brutal… vous ne voulez pas être le dernier à quitter la piste de danse.”
Source : Auto Express