Les Surface Copilot+ sont là : faut-il craquer pour les PC IA ?

Microsoft a lancé ses PC Surface Copilot+ ce mardi. Pour l’occasion, le constructeur a organisé une conférence de presse suivie de plusieurs ateliers afin de présenter les fonctionnalités IA phares de ses nouveaux ordinateurs. Voici ce que nous en avons retenu.

copilot+ surface
© Tom’s Guide

Microsoft a convié la presse dans un appartement parisien pour accueillir comme il se doit sa nouvelle gamme de PC Copilot+. Le constructeur y expose les bordures fines du Surface Laptop 7 (13,8 et 15 pouces) et du Surface Pro 11. Proposés à partir de 1199 euros, ces PC sont propulsés par la Snapdragon X (Elite ou Plus), puce ARM de Qualcomm qui permet de prendre en charge les différentes fonctionnalités d’IA au cœur de cette nouvelle gamme.

“Une nouvelle ère”, “une révolution”, “Les PC les plus intelligents jamais construits”… Tels sont les éléments de langage répétés pour amorcer la conférence de présentation à laquelle Tom’s Guide a pu assister. Avec ses “PC qui comprennent l’usager plutôt que le contraire”, Microsoft veut faciliter les interactions et améliorer la productivité générale de ses usagers. Après avoir participé à différents ateliers de présentation, évaluons point par point les atouts de ces nouveaux ordinateurs.

A lire > Tout savoir sur le chatbot Copilot

Surface Copilot+ : le NPU, un atout pour l’autonomie

Microsoft met en avant l’intégration du fameux NPU (Neural Processing Unit) dans les entrailles des PC Copilot+. Sans rentrer trop profondément dans les détails, retenez surtout que cet “accélérateur d’IA” permet de décharger le GPU et le CPU en s’occupant exclusivement des fonctionnalités assistées par l’intelligence artificielle. Microsoft met ainsi en avant “l’instantanéité” offerte par le NPU qui implique “peu ou pas de latence notamment en faisant appel à l’IA” localement.

PC Copilot+ surface microsoft
© Tom’s Guide

Si l’on met de côté les performances brutes offertes par le NPU des PC Copilot+ (au moins 40 TOPS, un seuil atteint ou dépassé par de nombreux appareils déjà sur le marché), c’est surtout au niveau de l’efficacité énergétique qu’il se distingue. L’unité de traitement neuronal permet ainsi de prolonger l’endurance et de réduire les surchauffes, deux facteurs prépondérants pour les utilisateurs nomades. Selon Microsoft, les nouveaux PC Surface peuvent atteindre jusqu’à 22 heures d’autonomie en lecture vidéo locale.

Surface Copilot+ : des fonctionnalités dopées à l’IA

Forts de leur NPU survitaminé, les PC Surface Copilot+ donnent accès à plusieurs outils exclusifs qui vous assistent dans vos tâches bureautiques. Lors de sa démonstration, Microsoft nous a montré, gestionnaire des tâches à l’appui, qu’elles étaient assumées en grande partie par le NPU, permettant ainsi aux GPU et CPU de souffler. Nous avons notamment été séduits par leur rapidité d’exécution.

Voici en détail ce qu’elles permettent de faire :

  • Cocreator : pour générer ou éditer des images dans plusieurs applications dont Paint et Photos. Son fonctionnement ? Il suffit par exemple de faire un croquis (dans Paint) pour le transformer en image. Le résultat est assez bluffant, comme nous avons pu le constater lors de la démonstration. Vous pouvez aussi créer une image ou apporter des modifications à une image existante. Il suffit d’écrire vos consignes pour obtenir rapidement plusieurs propositions. Vous aurez ensuite la possibilité d’actionner le curseur de créativité pour affiner le rendu et moduler l’assistance de l’IA.

  • Live Captions : pour traduire en temps réel plus de 40 langues. Cette fonction transforme les flux audio en sous-titres qui s’affichent alors instantanément à l’écran. Elle permet ainsi de casser la barrière de la langue en traduisant vos réunions avec des interlocuteurs étrangers. Vous pouvez également l’utiliser pour sous-titrer une vidéo préenregistrée ou un évènement en direct (comme une conférence).
  • Windows Studio Effects : pour apparaître sous un meilleur jour. Cette gamme d’effets basés sur l’IA permet de rendre vos appels vidéo plus qualitatifs. Outre le flou d’arrière-plan qui vous met en exergue, vous avez la possibilité d’activer le contact visuel. Cet effet donne l’impression à vos interlocuteurs que vous regardez toujours dans la caméra même quand vous détournez les yeux (pour répondre à un mail par exemple). Un autre outil améliore la clarté de la voix en réduisant les bruits de fond. Fait appréciable, ces effets ne sont pas exclusifs à Teams. Vous pouvez aussi en profiter sur Zoom et consorts.
  • Recall : pour retrouver une trace de vos actions. Cette fonction de “mémoire photographique” prend constamment des captures d’écran de vos manipulations dans les applications. Vous pouvez ainsi naviguer dans une frise chronologique ou écrire directement un prompt pour retrouver une information spécifique. Suite aux critiques sur les risques de piratage, Microsoft a désactivé Recall par défaut. Il l’a aussi protégé avec le système d’identification Windows Hello et le déchiffrage “juste à temps”. Uniquement disponible pour les Insiders, il devrait être déployé en version stable “dans les semaines à venir partout dans le monde”, nous promet Microsoft.
recall windows 11 IA historique

Faut-il acheter un PC Copilot+ pour accéder au chatbot Copilot ?

Non. Copilot permet pour rappel de répondre à de multiples requêtes en générant du texte, des images et du code (à la manière de ChatGPT). Jadis nommé Bing Chat, l’agent conversationnel a été lancé en février 2023. Il est possible de l’utiliser gratuitement en passant par la version Web ou l’application mobile. Quant à la version native dédiée à Windows 11 (capable d’interagir avec les paramètres de l’OS), elle est enfin introduite sur le marché européen “à partir d’aujourd’hui”, nous assure Microsoft France.

Autrement dit, tous les utilisateurs français de Windows 11 pourront bientôt dégainer le chatbot en passant directement par la barre des tâches. Il ne sera pas nécessaire de s’offrir un PC Copilot+ pour accéder à la version native du chatbot. Les nouvelles machines ont tout de même une particularité notable sur leur clavier, à savoir un bouton Copilot permettant d’ouvrir rapidement l’agent conversationnel :

bouton copilot pc clavier
Le bouton Copilot © Tom’s Guide

Copilot se déploie également dans les applications Microsoft 365 grâce à Copilot Pro (voir ci-dessous). Moyennant un abonnement mensuel, vous pourrez faire appel au chatbot directement dans vos applications fétiches pour générer du contenu facilement. Il n’est toutefois pas nécessaire de posséder un PC Copilot+ pour s’abonner. Les ordinateurs sous Snapdragon X seront toutefois plus efficients grâce à leur NPU dédié à l’IA, en particulier si vous avez une grosse utilisation des fonctionnalités suivantes :

  • Copilot dans Word : pour créer un nouveau texte et résumer, reformuler ou traduire un texte existant
  • Copilot dans Power Point : pour créer des présentations à partir d’un fichier
  • Copilot dans Excel : pour obtenir des suggestions de formules et analyser vos données
  • Copilot dans Outlook : pour obtenir des suggestions de réponses aux e-mails
  • Copilot dans Teams : pour résumer les réunions, traduire des conversations, prendre le train de la réunion en marche, obtenir des suggestions pour rebondir.
prix copilot pro

Faut-il craquer pour un Copilot+ ?

Nous attendrons de tester en profondeur ces appareils pour répondre fermement à cette question. D’autant que de nombreux constructeurs vont commercialiser leurs propres PC Copilot+ propulsés par la puce Snapdragon X. Toujours est-il que ces PC ont de grandes chances de séduire les personnes qui utilisent leur PC portable dans le cadre professionnel.

Leurs fonctionnalités pratiques permettent en effet de gagner un temps précieux, de casser la barrière de langue, de générer de belles images, de rendre les réunions plus qualitatives et de retrouver facilement une information. Le NPU assure les tâches de l’IA avec rapidité et ce sans mettre à mal l’autonomie. En dehors d’un usage strictement professionnel, les PC Copilot+ semblent toutefois moins pertinents, certaines fonctions étant bien moins utiles chez l’utilisateur lambda ou chez le joueur qui cherche surtout à faire tourner des jeux avec fluidité.

copilot+ surface
© Tom’s Guide