Un manuel médical rédigé vers 1450 av. J.-C. contenu dans un papyrus vient d’être déchiffré par des égyptologues. En plus des herbes médicinales et des maladies de peau, le manuel révèle des secrets de la momification que nous ne connaissions pas encore.
La momification égyptienne et les différents rites funéraires qui l’accompagnent sont relativement bien documentés à l’heure actuelle, mais il reste encore quelques zones d’ombre. L’un de ces rites consiste par exemple à mettre une langue en or dans la bouche du défunt. Récemment, une momie de 2 500 ans avec une langue en or a d’ailleurs été découverte en Égypte.
La nouvelle découverte des égyptologues sur la momification nous apporte des détails encore inconnus à ce jour. Jusqu’à présent, les chercheurs pensaient que le Papyrus Louvre-Carlsberg rédigé vers 1450 av. J.-C. dont une moitié appartient au Musée du Louvre et l’autre à la collection Carlsberg de l’université de Copenhague au Danemark ne contenait que des informations sur les maladies de peau et les herbes médicinales. Néanmoins, les égyptologues se sont aperçus que le papyrus contient également un manuel médical sur la momification.
Un tissu en lin rouge enduit d’un remède servait à embaumer le visage des défunts
Ce n’est pas le premier manuel de momification à avoir été découvert, mais c’est le plus ancien. Il a été rédigé plus de 1 000 ans avant les deux autres manuels que nous connaissons. Le texte offre des détails sur les 17 processions rituelles qui étaient organisées tous les quatre jours pendant le processus de momification. Il décrit aussi des recettes pour les différents types de bandages utilisés et il explique qu’un tissu en lin rouge était placé sur le visage du défunt.
L’égyptologue Sofie Schiødt a effectivement déclaré que : « l’une des informations les plus intéressantes que ce texte apporte concerne la procédure pour embaumer le visage d’une personne décédée ». Elle a ensuite expliqué que le texte contient « une liste d’ingrédients pour un remède composé en grande partie de substances aromatiques végétales et de liants qui sont cuits jusqu’à devenir un liquide ». Les prêtres embaumeurs se servaient de ce liquide pour enduire un tissu en lin rouge qu’ils plaçaient sur le visage du défunt. En plus du parfum, le tissu avait des propriétés antibactériennes. Ce processus était répété tous les 4 jours pendant la durée de la momification qui était de 70 jours au total.
Enfin, Sofie Schiødt et ses collègues égyptologues n’ont pas encore terminé l’étude complète du manuel médical. Une fois déchiffré, le manuel médical de 3 500 ans sera publié par le Musée du Louvre et la collection Carlsberg de l’université de Copenhague en 2022. D’autres chercheurs ont d’ailleurs récemment réussi à percer le secret de la mort d’un pharaon après 3 600 ans en passant sa momie au scanner.
Source : SYFY