La conduite autonome de Tesla reste dans le collimateur des autorités américaines et continue de faire la une des journaux pour ses résultats catastrophiques.
La promesse d’une conduite automatique fait rêver les utilisateurs depuis bien longtemps. À l’heure actuelle, ce qui s’en rapproche le plus est le module de conduite autonome développé par Tesla. Or, ce module n’est pas une conduite automatique, mais une aide à la conduite qui nécessite que le conducteur reste concentré sur la circulation.
Depuis la sortie des premières Tesla équipées de ce module, les faits divers n’ont cessé de pleuvoir. Certains se sont bien finis, grâce à l’attention du conducteur, mais la plupart ont donné lieu à des accidents graves et parfois mortels. Pourtant, le constructeur continue de travailler sur ce module afin de le rendre parfaitement autonome.
La conduite semi-autonome des voitures Tesla actuelles, existe en deux variantes. Une variante simple qui équipe tous les véhicules et une variante plus avancée nommée FSD (Full Self Driving, pour conduite autonome totale, mais toujours avec supervision). Cette dernière version est payante et elle est déployée uniquement sur les véhicules des abonnés.
D’ailleurs, Elon Musk, le milliardaire PDG de Tesla, promet depuis 2014 (et oui déjà) à ses investisseurs que les voitures Tesla seront bientôt totalement autonomes.
En parallèle, cette fin d’année 2024 a vu les ambitions du constructeur automobile faire un bond en avant. Ainsi, lors de la présentation We Robot en octobre dernier, Tesla a fait découvrir au monde ses futurs véhicules complètement automatiques. Cette gamme de Robotaxi devrait voir le jour rapidement, afin de rejoindre une concurrence déjà bien installée en Chine et aux USA (WeRide, Pony.ai, Waymo, etc.).
Une nouvelle poursuite en justice pour Tesla, toujours en rapport avec le module de conduite autonome
L’affaire a eu lieu en 2023. Le conducteur, Genesis Giovanni Mendoza-Martinez, est décédé au volant de sa voiture, une Tesla Model S de 2021, après que celle-ci est allée s’écraser contre un camion de pompier qui était garé. Son frère Caleb, qui était passager à ses côtés, a subi de nombreuses blessures. Les faits se sont produits dans la ville de Walnut Creek, en Californie.
La famille des victimes du crash a ainsi décidé d’attaquer Tesla pour représentation inexacte et frauduleuse de la sécurité du système d’autopilote. L’affaire avait été alors portée devant le tribunal du comté de Contra Costa.
Seulement voilà, Tesla vient de demander à ce que l’affaire change de main et qu’elle soit prise en charge par le tribunal fédéral du district nord de Californie. Si cela semble exagéré, dans les faits, c’est tout à l’avantage de Tesla. En effet, comme l’indique CNBC, devant un tribunal fédéral, le plaignant doit fournir des preuves plus importantes et solides lorsque l’affaire a trait à des cas de fraude.
L’avocat de la famille Mendoza, Brett Schreiber, affirme que Tesla et son PDG, Elon Musk, ont exagéré ou proféré de fausses affirmations sur le système de conduite autonome pendant des années afin de « susciter l’enthousiasme pour les véhicules de l’entreprise et, par conséquent, d’améliorer sa situation financière ».
Afin d’étayer ses dires, son équipe a regroupé une série de tweets, d’articles issus du blog de l’entreprise ainsi que des remarques, faites lors des réunions de résultats et d’entretiens avec la presse.
La réponse des avocats de Tesla ne s’est pas fait attendre et reporte la faute sur le conducteur. Ils citent ainsi les « propres actes de négligence et/ou omissions » du conducteur comme source de la collision, ajoutant que « la confiance accordée à toute représentation faite par Tesla, le cas échéant, n’a pas été un facteur substantiel ». Ils affirment que le système de conduite est raisonnablement sûr et, surtout, qu’il est en conformité avec les lois fédérales américaines.
La conduite autonome de Tesla, sous le feu des projecteurs, mais pas les bons
À l’heure actuelle, comme le pointe CNBC, il n’y a pas loin de 15 affaires en cours de jugement impliquant un accident survenu lors de l’utilisation de la conduite autonome de Tesla (Autopilot et FSD, sa version plus récente et payante). Trois d’entre elles ont été renvoyées devant des tribunaux fédéraux.
Le système de conduite autonome de Tesla fait d’ailleurs partie d’une enquête commencée en 2021 et menée par l’administration nationale de la sécurité routière américaine (National Highway Traffic Safety Administration, ou NHTSA). Au cours de cette enquête, Tesla a décidé d’apporter de nombreuses modifications à son système, avec des mises à jour du logiciel en direct.
Une deuxième enquête est actuellement en cours, toujours par le NHTSA, afin d’évaluer l’efficacité des actions de Tesla pour améliorer son système, notamment au niveau de ses réactions quand le véhicule se trouve proche de véhicules d’intervention.
Pour compléter tout cela, le NHTSA a mis en garde Tesla sur l’usage du langage utilisé sur les réseaux sociaux pour parler de son système de conduite. En effet, l’agence a indiqué au constructeur d’éviter d’employer des formulations qui pourraient faire penser aux utilisateurs de leurs véhicules qu’ils sont en possession d’une voiture qui peut se conduire seule (comme un robot taxi).
Tesla a même été poursuivi en justice par le Département californien des véhicules à moteur (California Department of Motor Vehicles) alléguant que ses revendications en matière d’Autopilot et de FSD constituaient de la publicité mensongère.
Alors que Tesla continue d’envoyer des mises à jour pour ses modules FSD aux véhicules concernés, Elon Musk a lancé un challenge X à ses abonnés demandant à chacun de prouver au monde l’efficacité de la conduite autonome de ses véhicules.
“Demain, faites une démonstration de conduite autonome Tesla à un ami. On dirait que c’est de la magie.”