L’extinction permienne a éradiqué 95% des espèces marines, et 70% des vertébrés terrestres.
Les extinctions de masse sont un phénomène plutôt fréquent à l’échelle de la Terre. Les raisons de ces extinctions peuvent être locales, ou dues à des évènements cosmiques. Par exemple, on a récemment découvert qu’une extinction terrienne avait été provoquée par l’explosion d’une supernova.
L’extinction Permien-Trias, ou extinction permienne, est survenue il y a environ 251 millions d’années. C’est la plus grande extinction massive ayant affecté la biosphère terrestre. Elle a détruit 90 % des espèces marines et 75 % des espèces terrestres. Si l’on sait à quel point elle a été mortelle, ses raisons étaient jusqu’à aujourd’hui encore incertaines. Une nouvelle étude pourrait bien avoir levé le mystère sur les causes de cette extinction de masse.
Le professeur Laura Wasylenki, de l’université de l’Arizona, a collaboré avec plusieurs autres scientifiques du monde entier pour réaliser cette étude. Celle-ci présente les résultats de l’analyse de roches sédimentaires liées à cette époque, collectées au Nord du Canada.
Extinction permienne : l’activité volcanique aurait modifié la composition de l’eau des océans et anéanti ses formes de vies
Les échantillons analysés présentent le taux de nickel isotope le plus faible jamais mesuré sur des roches sédimentaires. La seule explication possible à ce résultat est que le nickel en question provienne d’un sol volcanique. Ce nickel se serait déversé dans les océans, changeant radicalement la composition de l’eau de mer et anéantissant la faune marine.
« Les résultats de l’étude fournissent des preuves solides que les particules riches en nickel ont été largement dispersées, à la fois dans l’atmosphère et dans l’océan. Le nickel est un métal trace essentiel pour de nombreux organismes, mais une augmentation de l’abondance du nickel aurait entraîné une augmentation inhabituelle de la productivité des méthanogènes, des micro-organismes qui produisent du méthane. Une augmentation du méthane aurait été extrêmement nocive pour toute vie dépendante de l’oxygène. » a précisé le docteur Laura Wasylenki.
Le docteur Laura Wasylenki poursuit : « Nos données fournissent un lien direct entre la dispersion mondiale des aérosols riches en nickel, les modifications de la chimie des océans et l’extinction de masse. Les données démontrent également que la dégradation de l’environnement a probablement commencé bien avant l’extinction, peut-être 300 000 ans auparavant. Avant cette étude, le lien entre le volcanisme basaltique d’inondation des pièges sibériens, l’anoxie marine et l’extinction de masse était plutôt vague. Mais nous avons maintenant la preuve d’un mécanisme de destruction spécifique. »
D’après le docteur Laura Wasylenki, cette découverte va permettre de mieux comprendre comment a réagi l’écosystème à ce phénomène global. Mais ce n’est pas le seul bienfait de cette découverte. En effet, les analyses nickel isotopes sont relativement nouvelles. Ces résultats prouvent qu’elles peuvent ouvrir vers d’autres découvertes scientifiques dans un futur proche.
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Source : phys.org