Si une forme de vie sur Mars existe, le risque de contamination aussi. Bien qu’il soit très faible, on doit l’envisager pour protéger la Terre, mais aussi Mars. Une éventualité que la NASA prend très au sérieux, notamment à la veille du départ du Rover Mars 2020.
L’idée peut prêter à sourire alors que nous faisons face à la plus grande pandémie du 21e siècle. Pourtant c’est un sujet d’actualité pour toutes les agences spatiales qui envisagent d’envoyer des astronautes sur d’autres planètes ou d’en ramener des échantillons. Bien que les risques soient faibles, rien ne permet d’exclure que des roches extraterrestres ne contiennent pas une forme de vie dormant depuis des millions d’années. Après tout les tardigrades peuvent résister au vide spatial.
Scott Hubbard, ancien directeur du centre de recherche AMES de la NASA, vient de publier un rapport dans lequel il partage ses inquiétudes et ses recommandations pour prévenir toute contamination. Le professeur s’interroge sur le respect du principe de précaution, notamment par les acteurs privés du New Space. SpaceX a envoyé une Tesla dans l’Espace et prévoit de coloniser Mars, mais rien ne permet de garantir que l’entreprise prend des mesures suffisantes.
Le scientifique souligne l’importance de mettre en place des organismes de régulation qui garantissent la « protection planétaire ». En effet, le risque ne concerne pas uniquement la Terre, mais toutes les planètes. L’Homme peut également être à l’origine d’une contamination qui pourrait détruire une forme de vie extraterrestre ou fausser une étude scientifique.
Selon moi, et selon la communauté scientifique, les chances que des roches martiennes vieilles de plusieurs millions d’années contiennent une forme de vie active susceptible d’infecter la Terre sont extrêmement faibles. Mais, les échantillons renvoyés par le Rover Mars 2020 seront mis en quarantaine et traités comme s’ils étaient le virus Ebola jusqu’à ce que leur innocuité soit prouvée.
Scott Hubbard, ex-NASA et consultant sécurité SpaceX
Concernant la NASA et ses futures missions martiennes, Scott Hubbard affirme que l’agence prend toutes les précautions possibles, et qu’elle le fait depuis les premières heures de la conquête spatiale.
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La NASA se prépare pour éviter de contaminer Mars et la Terre
Dès leur retour sur Terre, les astronautes d’Apollo 11 ont été placés en quarantaine pendant 17 jours pour éviter tout risque de contamination. Une mesure de sécurité que la NASA a appliquée pour les deux vols suivants avant de déclarer la Lune stérile. L’agence spatiale va bientôt envoyer son Rover Perseverance sur Mars, et prévoit d’en ramener des échantillons.
À nouveau, l’éventualité d’une contamination est prise très au sérieux. Le robot a été stérilisé à haute température, et les échantillons qu’il va prélever seront conservés dans des conteneurs scellés selon trois ou quatre niveaux de confinement. Et bien que les risques de contamination soient faibles, leur contenu sera manipulé avec la plus grande précaution.
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Source : Université de Stanford