Selon des scientifiques, les humains seraient génétiquement prédisposés comme tous les mammifères et les reptiles à la production de venin au travers de leurs glandes salivaires.
Les venins sont des armes biologiques impressionnantes et bien connues du monde animal. Que ce soit pour se défendre ou capturer sa proie, le venin est la réponse de nombreuses espèces pour leur survie. De son côté, l’être humain a développé des outils, des technologies, des armes et s’est sociabilisé et il est hautement improbable qu’il se mette à mordre ses semblables pour y injecter son venin.
Néanmoins, une étude publiée récemment dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (donc bien avant le premier avril), a fait le rapprochement entre le génome d’une espèce de vipère et celui de nombreuses espèces, Homme inclus.
Une protéine de base
Les venins ont principalement 2 types d’action, une neurotoxique qui va perturber le fonctionnement des nerfs de la victime et une autre qui va agir sur la coagulation. Les venins neurotoxiques peuvent rendre une morsure indolore et perturber le fonctionnement des muscles, y compris ceux de la respiration. L’autre type de venin va entraîner des variations dans la coagulation du sang en l’améliorant, ce qui provoque des caillots puis en l’empêchant, ce qui déclenche des hémorragies.
À l’origine de la réaction inflammatoire et jouant sur la coagulation, il y a une protéine appelée kallicréine. Selon les scientifiques, il s’agirait d’un élément de base de nombreux venins. Une étude menée par des chercheurs sur une espèce de serpent envahissante à Okinawa a révélé de nombreux points communs entre les glandes salivaires humaines et les glandes venimeuses des serpents.
En poussant l’étude plus loin, il s’avère que l’être humain a la capacité de sécréter dans sa salive cette fameuse protéine renforçant la théorie de nombreux scientifiques selon laquelle les glandes venimeuses sont une évolution des glandes salivaires.
Selon les déclarations du doctorant Agneesh Barua, à l’origine de l’étude, l’espèce humaine avait toutes les prédispositions nécessaires à la production de venin si l’évolution l’avait nécessité. Étant donné l’évolution suivie par l’Homme, il est fort probable qu’il ne développe jamais de venin, car celui-ci demande trop d’énergie à fabriquer et n’est clairement pas nécessaire à la survie de l’espèce.
Une aubaine pour la médecine
Si voir un homosapien planter ses crocs dans le corps d’un de ses semblables dans le but de le neutraliser est encore réservé aux scénarios de science-fiction, la découverte peut intéresser la médecine. Selon Brian Fry, un biochimiste de l’université de Queensland, étudier les gènes responsables de la fabrication du venin pourrait faire avancer la recherche autour de certaines maladies comme le cancer.
Si le cancer est une maladie aussi grave, c’est parce que dans le corps se développent des tissus de manière anarchique. Ces tissus vont sécréter des substances à des endroits où l’on ne devrait pas les trouver, provoquant de graves lésions voire la mort.
En étudiant la façon dont le venin se produit, les chercheurs espèrent donc trouver un moyen de limiter ou de supprimer ces sécrétions. Une découverte de ce genre permettrait un grand pas en avant dans la lutte contre le cancer.
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Source : syfy