Les 60 premiers jours de données du rover Zhurong suggèrent une fois de plus que l’eau fut abondante sur la planète rouge.
L’année dernière le rover chinois Zhurong a atterri sur Mars. Alors que Curiosity vient de découvrir une « fleur minérale » sur Mars, ses premières données ont maintenant été analysées par les équipes scientifiques et nous informent sur la formation des paysages étudiés. Ils sembleraient qu’ils fussent altérés pendant de longues périodes par l’action du vent et peuvent être même de l’eau.
Ces informations ont été recueillies au cours des 60 premiers jours martiens de la mission. Durant cette période, le rover a parcouru 450 mètres entre les roches tout en collectant des échantillons du sol. Mais ce qui vient de permettre aux scientifiques de tirer leurs premières conclusions, ce sont les images transmises par la caméra embarquée. La caméra NaTeCam a permis l’observation de certains détails, comme de petites marques présentées par certains rochers sur leur flan.
Des roches érodées par les vents, mais pas seulement…
L’hypothèse de l’érosion éolienne a été retenue comme explication pour ce type de marque. Mais, et c’est là ou notre intérêt se trouve particulièrement capté, certaines roches présentaient une texture écailleuse. Ce type d’érosion a de très fortes chances d’avoir été provoqué par un contact avec de l’eau sur une longue période.
Utopia Planitia
Les roches de cette région ont été observées pour la première fois en 1976 par le vaisseau spatial Viking 2 de la NASA. À l’époque, les scientifiques ont nommé cette région Utopia Planitia. Ils pensaient qu’il s’agissait de fragments de matériau basaltique, mais les données de Zhurong suggèrent une évolution géologique plus complexe.
Liang Ding, l’auteur principal de l’étude, issu de l’Institut de Technologie de Harbin en Chine, écrit : « Le site d’atterrissage a montré des preuves importantes d’une forte topographie, comparée avec les autres sites martiens ».
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Un océan disparu
Des méga-ondulations ont été également observées, et leur structure pourrait résulter de l’interaction des vents martiens avec des sédiments. En fait il semblerait que toute la région ait été composée par des sédiments.
Maintenant, une grande partie de la communauté scientifique pense qu’Utopia Planitia abritait un océan d’eau liquide il y a des milliards d’années. « Espérons que, alors que Zhurong continue d’explorer, il pourra aider à répondre à cette question qui tourmente les scientifiques depuis des décennies. »(Joel Davis au Natural History Museum de Londres).
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Source : Nature Geoscience, DOI: 10.1038/s41561-022-00905-6