Google Maps et toutes les applications de smartphones exploitant une fonction de géolocalisation en savent bien plus sur vous que l’endroit où vous vous trouvez. Une nouvelle étude en fait l’inquiétant constat.
Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs en informatique met en évidence la quantité surprenante et inquiétante de données personnelles collectées par des applications activant la géolocalisation. Lorsque vous autorisez par exemple Google Map à utiliser votre localisation, l’application n’est pas seulement au courant de l’endroit dans lequel vous vous situez. Au passage, elle récolte des informations connexes, parfois très privées.
Pour réaliser leur étude, les chercheurs Mirco Musolesi et Benjamin Baron ont fait appel à 69 volontaires. Ces derniers ont utilisé une même application de géolocalisation développée spécialement pour l’expérience. Au cours des deux semaines d’utilisation, l’app a détecté 2500 lieux. Mais plus étonnamment, elle a aussi collecté environ 5000 données additionnelles. Il ne s’agit pas là d’endroits dans lesquels se sont rendus les utilisateurs, mais bien d’informations personnelles liées aux lieux qu’ils ont visités.
Des données très privées sur les goûts et habitudes des utilisateurs
Ainsi, l’application a pu enregistrer des données relatives à la santé des utilisateurs, à leurs goûts, à leur situation financière, ou encore à leur religion. Toutes ces informations permettent à l’application d’en savoir plus sur la personnalité et les habitudes des utilisateurs, ce qui constitue une violation de la vie privée, expliquent les chercheurs dans un communiqué de presse. Grâce au système de sondage intégré à l’application, toutes ces données ont d’ailleurs été jugées privées ou sensibles par les participants qui étaient mis au courant des informations collectées. Et bien sûr, ces informations servent ensuite à mieux cibler les publicités envoyées aux utilisateurs.
Il s’agit de la toute première étude à mettre le doigt sur les informations autres que le lieu collectées par ce type d’applications. « Nous pensons qu’il est important de montrer aux utilisateurs la quantité et la qualité des informations que les applications peuvent collecter grâce au suivi de la localisation. », explique Mirco Musolesi.
Mais l’objectif de l’étude est également de pousser les développeurs à concevoir de nouveaux moyens d’empêcher la collecte de données personnelles pendant l’utilisation de la fonction de géolocalisation. Les chercheurs évoquent par notamment la possibilité pour les utilisateurs de bloquer spécifiquement ce processus en fonction de l’endroit visité. Par exemple lorsque la personne se rend dans un établissement de santé. Mais la solution la plus efficace, tel que le rappellent aussi les deux chercheurs, serait de « bloquer la collecte de données sensibles par des tiers grâce à des paramètres de confidentialité préalablement définis. ».
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Source : BGR