Les hommes tentent de s’entretuer depuis la nuit des temps et, pour atteindre cet objectif, ils ont développé un grand nombre de moyens allant du très astucieux, au carrément stupide … Du missile à pigeons … aux fusils à balles carrées.
La carabine aveuglante
Cette arme ne va pas vous tuer, elle va juste vous aveugler avec son faisceau laser éblouissant. Le PHASR, ou Personnel Halting And Stimulation Response Rifle, est l’équivalent d’un pointeur laser qui , lorsqu’il est dirigé vers les yeux, conduit à une cécité temporaire. L’objectif est de faire en sorte que criminels et autres malfaiteurs soient rendus aveugles pendant suffisamment de temps pour pouvoir être appréhendés sans risques. Le PHASR a cependant un gros problème : l’ONU a interdit les armes aveuglantes en 1995, par le biais d’un avenant aux Conventions de Genève.
Crédit photo : U.S. Air Force
Le missile à pigeons
Les chauves-souris ne sont pas les seuls animaux recrutés pour participer à l’effort de guerre. Un projet baptisé Projet Pigeon voulait développer des bombes guidées grâce à ces inoffensifs volatiles. Les oiseaux furent entrainés selon la méthode de conditionnement et d’apprentissage de Burrhus Frederic Skinner. Ils devaient se concentrer pour trouver une cible montrée sur un écran, avant d’être récompensés en gagnant le droit de picorer lorsqu’ils l’avaient trouvée. Le programme a été abandonné en 1944, puis relancé en 1948 sous le nom de Projet Orcon, mais finalement, les nouveaux systèmes de guidage électronique apparus entre temps se sont avérés plus efficaces et plus utiles. Une exposition à l’American History Museum à Washington, D.C., retrace l’histoire de cet instrument de guerre… aviaire.
Credit photo : US Department of Defense
Le porte-avion iceberg
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques ont imaginé et commencé à travailler sur le Projet Habakkuk, un énorme porte-avion-iceberg fortifié. L’idée était de prendre une petite quantité de pâte de bois et de la mélanger avec de la glace pour en faire une structure incassable qui prendrait des mois à fondre tout en nécessitant peu de matières premières. L’assemblage aurait été aussi simple que de verser de l’eau. Le Premier ministre britannique de l’époque, Winston Churchill, a donné son feu vert au développement du projet en 1943, mais malheureusement, l’idée de ces porte-avions glacés était aussi absurde qu’elle en avait l’air. D’une part, leur fabrication aurait impliqué l’utilisation de congélateurs géants et, d’autre part, ces structures massives auraient été incroyablement lourdes et lentes à manoeuvrer. Sans compter la nécessité d’une isolation en liège pour empêcher la fonte, selon Charles Frederick Goodeve, un scientifique canadien qui était au courant du développement de ce dispositif étrange.
Crédit photo : Shutterstock
Le chien robot
Alors que les chiens ont souvent été utilisés pour la guerre, et encore très couramment pour détecter les bombes, l’armée s’est également inspirée du meilleur ami de l’homme pour construire des robots comme le BigDog, une créature robotique construite par la société Boston Dynamics. Il peut transporter de lourdes charges sur des terrains rocheux ou très accidentés et est actuellement testé en Afghanistan. Cet animal robotique fait autant de bruit qu’un essaim d’abeilles et sa démarche très saccadée fait davantage penser à celle d’un caniche de spectacle qu’à celle d’un chien de grande taille, ce qui ne le rend ni furtif, ni très rapide. Certes, l’objectif de cette bête mécanique de 109 kilogrammes n’est pas d’être silencieuse et véloce puisque son travail est de transporter des charges d’environ 45 kg afin que les troupes n’aient pas à porter elles-mêmes la totalité de leur propre équipement. On note cependant qu’en 2015, l’armée ne semblait pas raffoler de l’idée, affirmant que la taille et le bruit de BigDog auraient toutes les chances de signaler la position des soldats, selon un article publié sur Military.com.
Crédit photo : Clayton Filipowicz/U.S. Marines
Le rayon qui fait mal
Quand il s’agit d’armes, ce qui ne vous tue pas peut quand même vous faire très, très, très mal. L’armée américaine a travaillé activement sur une arme non létale appelée “Active Denial System“, alias le “rayon de la douleur”. Ce rayon projette des ondes radio sur des individus dans le but de leur chauffer les tissus et déclencher des brûlures extrêmement douloureuses. Objectif principal : garder des suspects ou des ennemis à distance sans avoir à les tuer, selon un article publié sur Wired. Le système actuel est installé uniquement sur des véhicules, mais l’armée a déclaré qu’elle souhaiterait, à l’avenir, miniaturiser ce type d’arme. En 2012, la chaine ABC7 révélait qu’une version proche de ce « rayon de la douleur » était en train d’être testée sur des détenus du centre correctionnel de Pitchess, dans le comté de Los Angeles, afin de mettre fin à des bagarres entre prisonniers.
Crédit photo :U.S. Marine Corps
« Big Babylon »
L’extravagance d’une arme peut être liée à sa conception technique, mais aussi parfois à sa taille. Dans les années 1960, un inventeur britannique a imaginé dans les années 60 un super-canon tout à fait monstrueux. Avec ses 156 mètres de long, il était connu sous le nom de Big Babylon et était assez grand pour être vu de l’espace. Son inventeur, le Canadien Gerald Bull, a finalement commencé à travailler sur son développement en 1988 pour le compte de Saddam Hussein et en a même fabriqué plusieurs prototypes. Au final, le rêve de Gerald Bull s’est transformé en désir d’utiliser ces canons pour lancer des satellites, car ils auraient été inutilisables dans le cadre d’une guerre, compte tenu de leur taille et de la difficulté à les déplacer, selon un article publié par la BBC.
Crédit photo : GFDL
Le fusil à balles carrées
Le « Puckle Gun » a été breveté par l’avocat James Puckle en Angleterre en 1718. L’arme ne tirait pas des balles rondes, mais carrées, afin d’infliger un maximum de blessures et de souffrances aux victimes. Selon le brevet, l’objectif de ces balles carrées était de «convaincre les Turcs des avantages de la civilisation chrétienne»… Le « Puckle Gun » pouvait tirer neuf balles par minute et fut par conséquent la première mitrailleuse de l’histoire, selon Historic U.K.. Il n’a cependant jamais été validé et encore moins utilisé par l’armée britannique, car le mécanisme de tir était jugé trop peu fiable.
Credit illustration : League of American Sportsmen
Le canon à vortex
Dans la série des dispositifs non léthaux n’ayant jamais vraiment quitté les laboratoires : le canon à vortex, une arme censée projeter des anneaux d’air à haute énergie pour faire tomber les gens ou les pulvériser à l’aide d’anneaux de produits chimiques en forme de beignets. Le projet fut développé par l’armée américaine à partir de 1998. Un projet similaire, connu sous le nom de «Whirlwind Cannon » (canon à tourbillons …), a été développé par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, comme moyen d’abattre les avions alliés à l’aide d’un énorme projectile d’air lancé depuis le sol. Le projet ne s’est bien entendu jamais concrétisé, car il aurait été impossible a priori d’abattre des chasseurs à des altitudes et à des vitesses aussi élevées, nous fait savoir le journal Die Welt dans un article de 1993.
Credit photo : U.S. Army Research Laboratories
Le projectile à énergie pulsée
Le projectile à énergie pulsée est une autre arme non létale en cours de développement par les militaires américains. Objectif ? Tirer un laser sur une personne afin de créer une petite poche de plasma qui explose dans l’air autour d’elle et qui, hypothétiquement, génèrerait une onde de choc suffisante pour l’assommer. Le tout accompagné également de sensations nerveuses douloureuses, selon Globalsecurity.org.
Crédit photo : E.P. Industries/Mission Research Corp.
L’électrolaser
Bouge de là Thor ! Les militaires t’ont volé le tonnerre et la foudre ! Les ingénieurs de l’Arsenal de Picatinny dans le New Jersey ont trouvé un moyen d’exploiter la puissance de la foudre en concevant une arme qui tire des éclairs conjointement à des rayons laser. L’électrolaser ou Laser-Induced Plasma Channel, de son petit nom, conduit l’électricité mieux que l’air ou le sol. La lumière laser, avec sa haute intensité et son énergie, concentre l’éclair afin de le maintenir le long d’un canal droit et étroit, de sorte qu’il peut être dirigé précisément sur une cible, selon le communiqué de presse publié sur le sujet.
Crédit photo : U.S. Army