Le gouvernement français cherche à imposer le double anonymat sur les sites porno pour empêcher les mineurs d’y accéder. Alors que les premiers essais étaient attendus en mars, c’est finalement le site Dorcel qui va commencer les tests ces prochains jours.
Jean-Noël Barrot, ministre en charge du Numérique, veut imposer un nouveau dispositif de vérification de l’âge sur les sites porno. L’objectif est d’empêcher les mineurs d’y accéder, ces derniers pouvant y entrer beaucoup trop facilement en cliquant simplement sur un bouton. Le système reposera sur le principe du double anonymat. Une plateforme tierce confirma votre majorité au site porno sans que ce dernier connaisse votre identité.
Alors que les premières expérimentations étaient attendues fin mars, il a fallu finalement patienter le mois de juin pour lancer les premiers tests. C’est le célèbre site Dorcel qui sera le premier à s’y coller en s’associant avec l’entreprise marseillaise GreenBadg. Concrètement, l’internaute devra fournir un document d’identité avant de se filmer en selfie.
Comment le site porno Dorcel va vérifier l’âge de ses visiteurs ?
“Après une vérification rigoureuse à base d’IA de son identité réalisée par notre partenaire IDNow, nous lui attribuerons un GreenBadg valable 3 ans”, explique l’entreprise sur son site. Et d’insister sur la précision du protocole d’authentification visuelle utilisée qui permet de “garantir que la personne qui essaie de s’identifier est bien celle qu’elle prétend être”.
L’utilisation d’un tiers de confiance va-t-elle permettre de barrer la route aux mineurs ? Au vu de la situation actuelle, l’intégration d’un tel garde-fou va forcément en décourager plus d’un. Mais cela n’arrêtera pas tous les mineurs. Certains se reporteront sur des sites moins célèbres n’ayant pas de système de vérification de l’âge solide.
D’autres passeront par un VPN ou changeront de DNS pour continuer à se rendre sur le sites porno bloqués par le dispositif. De leur côté, les internautes majeurs risquent de rechigner à l’idée de partager des documents d’identité et des selfies vidéo avec un tiers, craignant d’être associés avec la consommation de contenus pornographiques.