Le SARS-CoV-2 peut réapparaître chez des patients guéris et censés être immunisés contre le virus. En Chine, en Corée du Sud et au Japon, les médecins constatent qu’un petit nombre de malades sortis de quarantaine propagent le virus avant de tomber à nouveau malades.
Être infecté par le SARS-CoV-2, en guérir et être à nouveau malade ? Jusqu’à récemment, les scientifiques s’accordaient sur l’impossibilité d’un tel scénario. Dès lors qu’un patient avait développé les anticorps pour lutter contre le virus et que deux tests confirmaient sa rémission, il était considéré comme guéri et immunisé contre le virus. Pourtant, des médecins constatent que la maladie peut réapparaître jusqu’à plusieurs semaines après leur guérison supposée.
Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) coréens, le virus SARS-CoV-2 est susceptible de se « réactiver » chez des personnes guéries. Durant son briefing d’hier, Jeong Eun-kyeong, directrice générale du CDC coréen, a rapporté 51 cas de patients testés positifs peu de temps après leur sortie de quarantaine. Ces personnes n’ont probablement pas été réinfectées selon elle, il s’agirait plutôt d’une réactivation du virus. Autrement dit, ces patients seraient rentrés chez eux avant d’être totalement guéris. Se sachant immunisés, ils ont certainement contribué à la propagation du Covid-19.
Nous accordons plus d’importance à la réactivation comme cause possible, nous menons une étude complète sur ce sujet
Jeong Eun-kyeong, directrice générale du CDC coréen
Covid-19 : et si c’était une maladie saisonnière ?
SARS-CoV-2 : de rares cas de réactivation probablement dus aux tests du coronavirus
Des cas similaires ont pu être constatés en Chine et au Japon. Le corps médical n’explique pas son origine, mais exclut la possibilité d’une double infection. Reste à savoir pourquoi ces patients apparemment guéris sont à nouveau porteurs du virus après leur sortie d’hôpital. La plupart des médecins estiment que les tests ont pu donner des résultats erronés à cause d’une très faible concentration de virus, ou d’une erreur humaine. Jeong Eun-kyeong souligne d’ailleurs « qu’il y a eu de nombreux cas où un patient, pendant son traitement, a été testé négatif un jour et positif un autre ».
Une hypothèse vraisemblable compte tenu du petit nombre de cas de réactivation. Rappelons que la Corée du Sud s’en sort beaucoup mieux que la plupart des pays occidentaux. Grâce à un programme de dépistage de masse et au tracking des populations, le pays a réussi à éviter le confinement et à limiter la mortalité. Sur plus de 10 000 contaminations recensées, seules, 222 se sont révélées fatales officiellement.
Covid 19 : Apple et Google coopèrent pour tracer les contacts physiques entre personnes
Source : Bloomberg