Le sang des patients guéris du Covid-19 pourrait être transfusé aux personnes malades afin que celles-ci reçoivent les anticorps et guérissent à leur tour. C’est en tout cas ce que les chercheurs de New York espèrent réussir avec cette ancienne procédure médicale.
Depuis plus d’un siècle, les anticorps issus de personnes guéries d’une maladie sont administrés à des patients souffrant de la même infection. Cette méthode s’est révélée maintes fois efficace dans la prévention et le traitement de la rage, de l’hépatite B, du tétanos et même du SARS. Par contre, elle n’a pas du tout fonctionné contre Ebola.
Malgré tout, les autorités sanitaires chinoises mènent des recherches depuis le début de l’épidémie de coronavirus en injectant le plasma des personnes survivantes du Covid-19 à des malades. Le composant important du plasma pour traiter et prévenir les maladies est l’immunoglobine. D’après l’Établissement français du sang, « l’immunoglobine est une protéine dotée d’une fonction d’anticorps que l’on retrouve notamment dans le plasma. Elle joue donc un rôle essentiel dans la défense de l’organisme contre les agressions ».
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Un véritable espoir pour le traitement de Covid-19
Les hôpitaux de New York, qui est violemment en proie à la pandémie, prévoient d’utiliser le sang des survivants du virus afin de traiter les nouveaux malades et les guérir. En effet, la densité de population est tellement élevée dans cette ville que les autorités sanitaires new-yorkaises craignent que le même scénario qui s’est déroulé en Italie ne se reproduise outre-Atlantique. Les unités de soins intensifs italiennes sont tellement surchargées que les médecins ne peuvent pas offrir de l’assistance respiratoire à tous les patients qui en ont besoin. Ce serait une catastrophe pour la ville de New York qui est maintenant devenue l’épicentre américain du Covid-19.
L’avantage d’utiliser du plasma comme thérapie est sa disponibilité immédiate, contrairement au vaccin qui ne sera prêt que dans 12 à 18 mois si tout se passe bien. Même le traitement médicamenteux est toujours au statut de recherche et d’expérimentation en France et aux États-Unis. La transfusion sanguine est une opération de routine pour le personnel médical et peut être rapidement réalisée une fois que le sang du donneur a été vérifié pour éviter toute trace de virus qui pourrait causer une infection au receveur. Les scientifiques new-yorkais veulent commencer dès maintenant les transfusions de sang issu des survivants du coronavirus. Pourquoi ? Parce qu’ils espèrent pouvoir ainsi éviter le surchargement. En effet, ils pensent qu’un « tsunami » de cas est à prévoir.
New York s’attend au pire et se prépare en conséquence
D’après Michael Joyner, anesthésiste et physiologiste dans une clinique du Minnesota, « chaque patient que nous pouvons garder en dehors de l’unité de soins intensifs est une énorme victoire logistique car les hôpitaux sont embouteillés. Nous devons intégrer cela [la transfusion de sang des survivants] dès que possible et prier pour qu’une vague de malades ne submerge pas des endroits comme New York et la côte ouest ». Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a annoncé que l’utilisation du plasma des personnes guéries va être mise en place dans tout l’État qui en est déjà à plus de 26 000 contaminations.
Même la FDA (Food and Drug Administration) autorise depuis hier l’utilisation d’urgence de plasma pour les malades. D’ici la semaine prochaine, deux hôpitaux de New York vont aussi l’utiliser pour traiter leurs patients atteints du Covid-19. La prochaine étape pour les scientifiques est de l’administrer préventivement à l’ensemble du personnel médical. C’est grâce à lui que les malades peuvent être soignés et que les hôpitaux continuent de fonctionner, donc il faut tout mettre en œuvre pour le protéger.
Source : Nature