Des scientifiques de l’université de l’Ohio ont découvert le plus petit trou noir jamais « observé ». Il serait aussi le trou noir le plus proche de notre planète.
C’est dans une publication du journal Monthly Notices of Royal Astronomical Society que des scientifiques de l’Université de l’Ohio ont fait part de leur découverte le 21 avril de cette année. D’une taille extrêmement modeste, à savoir 3 fois la masse de notre Soleil, il se situe à 1500 années-lumière de notre planète et fait donc lui aussi partie de la Voie Lactée.
L’équipe a décidé de baptiser ce trou noir « Licorne » de par son aspect unique, mais aussi tout simplement, car il fait partie de la constellation de… la licorne. Une découverte fortuite pour Tharindu Jayasinghe, puisque « lorsque nous avons regardé les données, ce trou noir — la Licorne — est juste apparu » déclare-t-il.
La difficulté d’observation d’un trou noir
Observer un trou noir est quelque chose d’extrêmement difficile pour les scientifiques, car par définition, la force gravitationnelle d’un trou noir est telle que rien ne peut s’en échapper, pas même des ondes électromagnétiques.
C’est en 2019 que des scientifiques ont pu prendre la première image d’un trou noir. Cette photo prise à l’aide de huit télescopes répartis à travers le monde montre bien la façon dont les scientifiques observent ces masses invisibles.
En effet, si observer un trou noir est impossible directement, les détecter grâce à leur interaction avec la matière environnante reste faisable. C’est ainsi que le mois dernier, une explosion de rayons gamma a permis de détecter indirectement un trou noir intermédiaire.
S’il est déjà compliqué d’observer un trou noir massif, en trouver un qui dépasse de peu la masse critique nécessaire à la formation d’un trou noir est mission quasi impossible. En théorie, une étoile doit laisser un cœur dont la masse est supérieure à 3,3 masses solaires afin qu’un trou noir puisse se former. Les scientifiques ont pu déterminer par leurs données que la Licorne devait avoir une masse inférieure à 5 masses solaires ce qui laisse une toute petite fenêtre et en fait le plus petit trou noir détecté à ce jour.
Un effet de marée
Comme pour les autres trous noirs, la Licorne a pu être détectée grâce à son impact sur l’environnement proche. Lors de l’analyse de données, les scientifiques se sont aperçus que quelque chose modifiait la luminosité d’une géante rouge. Mais les instruments n’ont rien trouvé en orbite autour de cette étoile.
En poussant les investigations, l’équipe scientifique a pu également noter une déformation de la géante rouge ressemblant à l’effet de la Lune sur nos océans. Après de longues recherches et des analyses poussées, ils ont finalement eu la preuve que des « mini » trous noirs existent alors que leur présence n’était que supposée jusqu’à aujourd’hui.
Après la mise en évidence de la présence de trous noirs intermédiaires, c’est au tour des trous noirs à la limite de la masse critique de voir leur existence confirmée. Todd Thompson, co-auteur de l’étude, espère quant à lui que les découvertes de ces petits trous noirs se multiplient dans un avenir proche.
Source : phys.org