La commission Environnement du Parlement européen a voté, mercredi 11 mai, l’interdiction de la vente de véhicules neufs essence et diesel à partir de 2035. Les constructeurs automobiles devront réduire les émissions moyennes du parc automobile de 20 % d’ici 2025 et de 55 % d’ici 2030.
Comme nous vous l’avions indiqué en juillet 2021, la Commission européenne souhaitait mettre fin à la vente de nouvelles voitures à essence et diesel d’ici 2035, dans le cadre d’un plan massif de lutte contre le changement climatique.
Mercredi 11 mai, la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) a — enfin — voté l’interdiction de la vente de véhicules neufs essence et diesel dans l’UE d’ici 13 ans. Toutefois, même si Volkswagen et d’autres fabricants automobiles ont déjà annoncé leur intention de cesser de vendre des voitures thermiques, de nombreux obstacles politiques et industriels sont attendus.
Deux étapes jusqu’à l’interdiction totale des véhicules thermiques
Deux étapes intermédiaires sont prévues dans le texte, arrivé à Strasbourg sous l’impulsion de la Commission : les eurodéputés demandent aux constructeurs automobiles de réduire les émissions moyennes du parc automobile de 20 % d’ici 2025 et de 55 % d’ici 2030. Pour les camionnettes, les objectifs d’émissions sont légèrement inférieurs. L’UE prévoit des réductions moyennes d’émissions des véhicules neufs de 15 % d’ici 2025 et de 50 % d’ici 2030. Aujourd’hui, les voitures sont responsables de 13 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union et les camionnettes, de 2 %.
Enfin, l’UE a voté la réduction progressive du plafond pour l’éco-innovation, qui va rester à 7 g de CO2/km jusqu’en 2024, puis descendre à 5 g en 2025, 4 g en 2027 et 2 g fin 2034. Est-ce un premier pas ? Bien sûr. Mais entre le processus politique à venir et la pression des groupes industriels, la prudence règne.
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« Tout est encore possible dans les étapes qui suivront » a indiqué Veronica Aneris, directrice de Transports & Enviroment Italia — une organisation environnementale qui surveille le processus — à Wired. Le vote de mercredi n’est pas concluant : le texte devra désormais passer le scrutin de l’assemblée plénière, prévu le 7 ou 8 juin. Ensuite, le Conseil européen votera, avant d’entrer dans le trilogue, une phase de négociation qui pourrait bien durer jusqu’à la fin de l’année.
La commission de l’environnement a en outre approuvé un amendement sur la soi-disant « transition juste » : une transition durable pour les travailleurs du secteur. « Les moteurs thermiques perdent inexorablement des parts de marché. Le diesel était à 55 % en Italie en 2017, aujourd’hui nous sommes à 19 %. Et cela n’échappe pas aux travailleurs, qui demandent des réponses » a indiqué Veronica Aneris.
Source : autoplus.fr