Écologique et non polluant : cette start-up californienne veut lancer des satellites dans l’espace sans carburant, façon lancer de marteau.
Les énormes fusées de métal qui s’élèvent dans la nuit avec fumée et lumière dans un vacarme épouvantable seront-elles bientôt un lointain souvenir ? C’est ce que cherche à concurrencer SpinLaunch, une start-up californienne fondée en 2014, qui teste actuellement une centrifugeuse géante capable de lancer sans carburant de petits objets dans l’espace.
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Une méthode écologique et économique pour envoyer des satellites en orbite
Sur le papier, le projet semble farfelu, et pourtant il aurait un impact économique et écologique énorme. L’idée de la société américaine SpinLaunch est d’utiliser une centrifugeuse géante en rotation à très grande vitesse. Après avoir pris suffisamment d’élan, le petit objet fixé à l’extrémité de la pale en rotation est relâché et propulsé vers l’espace.
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Un petit objet qui pourrait, si les tests sont concluants, être par exemple un satellite, mis en orbite à une fraction du coût actuel d’un lancement de fusée classique. Si le pari semble un peu fou, SpinLaunch compte parmi ses investisseurs des entreprises très sérieuses telles que Google ou Airbus.
Lancer des satellites sans fusée : une idée ancienne qui doit encore faire ses preuves
L’idée de se passer des fusées est loin d’être neuve : dans les années 1960, les États-Unis et le Canada avaient testé le projet HARP (High Altitude Research Project), un canon géant parvenu à envoyer des objets à 180 kilomètres dans l’atmosphère. Le projet a vite été abandonné. L’accélérateur testé par SpinLaunch, que l’on peut voir en action dans la vidéo ci-dessous, est une version à l’échelle un tiers de la centrifugeuse définitive, qui permettrait de mettre en orbite de vrais satellites.
Une version « mini » qui mesure quand même plus de 60 mètres de haut, soit davantage que la Statue de la Liberté sans son piédestal. Un projectile de 3 mètres de long a déjà pu être envoyé à plusieurs dizaines de kilomètres… alors que la mini-centrifugeuse ne fonctionnait qu’à 20 % de sa puissance. L’un des principaux obstacles de la méthode reste cependant la résistance des objets lancés. En effet, pour pouvoir être lancés en orbite, ils doivent tourner à 8 000 km/heure et subir plus de 10 000 G d’accélération. Des conditions extrêmes que les engins spatiaux actuels ne sont pas capables de soutenir, et certainement pas le précieux et fragile télescope spatial James Webb, qui a comptabilisé pas moins de 344 problèmes avant son lancement.
Source : Gizmodo