Un mythe s’effondre : des géologues ont découvert que le noyau interne de la Terre n’était pas une boule solide mais un mélange de zones allant du dur au liquide.
C’est « tout un nouveau monde caché » qu’ont découvert des géophysiciens américains dans leur étude sur l’analyse de la composition du centre de la Terre. Ils se sont basés sur l’étude des ondes sismiques des tremblements de terre pour déterminer avec beaucoup plus de fiabilité qu’auparavant de quoi pouvait être constituée la partie la plus profonde de notre planète, à plus de 5 000 kilomètres de profondeur.
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Une découverte qui remet en cause le modèle établi du noyau interne de la Terre
Quand Jules Verne publie Voyage au centre de la Terre en 1864, il imagine un « monde creux » peuplé de monstres préhistoriques. La réalité scientifique a démontré que sous la croûte terrestre, une fine couche de 60 kilomètres, se trouvaient quatre couches : un manteau supérieur, un manteau inférieur, un noyau supérieur et un noyau inférieur. C’est ce dernier qui vient d’être étudié plus attentivement par une équipe de géophysiciens basés à Hawaï.
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Depuis plus d’un demi-siècle, les scientifiques étaient jusqu’ici persuadés que le noyau interne de la Terre, une boule d’environ 2 500 kilomètres de diamètre, était une partie totalement solide au centre d’un noyau externe (qui lui est liquide). C’est même ce que les manuels scolaires enseignent depuis toujours au collège. Erreur : les récentes analyses réalisées par l’Institut de géophysique et de planétologie d’Hawaï démontrent que notre « graine terrestre », la partie la plus interne de notre planète aurait une composition plus complexe allant du dur au métal liquide, en passant par le « semi-mou ».
L’étude pourrait « révolutionner la compréhension des champs magnétiques terrestres »
Ces nouvelles recherches publiées fin septembre dans la revue Physics of the Earth and Planetary Interiors suggèrent que le noyau interne de la Terre « n’est pas une simple boule de fer ennuyeuse ». En mesurant à plusieurs endroits du globe les vibrations massives provoquées par les ondes sismiques des tremblements de terre, ils ont identifié des anomalies. Alors qu’elles auraient dû « traverser une boule de métal solide » en passant par le centre de la Terre, elles ont en fait été « déviées dans certaines zones ».
Les chiffres ont surpris Rhett Butler, l’auteur de l’étude. Comme les calculs des ondes sismiques étaient corrects, ils ont cherché la cause de ces chiffres mal assortis à l’intérieur de la Terre. Les géophysiciens américains ont ainsi déduit que la structure interne de notre planète n’était pas celle affirmée par les modèles en vigueur. La déviation des ondes sismiques serait ainsi validée avec un noyau interne comportant des poches de liquide et de fer “pâteux”, semi-solide, près de sa surface. Une « gamme de consistances du fer particulièrement frappante », selon le scientifique.
Sa découverte pourrait potentiellement révolutionner notre compréhension du champ magnétique de la Terre. Peut-être aidera-t-elle également à anticiper le prochain soubresaut géologique de notre planète à l’origine de catastrophes géologiques majeures menant à l’extinction des espèces tous les 27,5 millions d’années.