Le Monde démasque le gérant d’une trentaine de sites de fake news

Si les sites de désinformations et sensationnalistes sont légion sur la Toile, selon nos confrères du Monde, il se pourrait qu’un seul et même homme soit à l’origine d’au moins une trentaine d’entre eux.

Les Décodeurs du site Le Monde ont réussi à remonter la source d’un vaste réseau de sites français de désinformations. Et derrière toutes ces pages au contenu racoleur et souvent mensonger se cacherait un unique individu.Image 1 : Le Monde démasque le gérant d'une trentaine de sites de fake news

Il s’appelle Johann Fakra et serait responsable de plus d’une trentaine de sites et de pages Facebook prétendument alternatifs, comme Belles AlternativesÇa doit se savoir, La vérité sur notre monde, Osons rêver d’un monde meilleur ou encore Paye ton smile. Le contenu de ces sites ? De l’intox, de la désinformation, des articles à sensation, des blagues à pas cher, des sources plus que douteuses… Les Décodeurs ont tenté d’en trouver la source : il apparaît que tous ces sites sont reliés à un seul et même homme, Johann Fakra.

Différents éléments ont mis la puce à l’oreille aux Décodeurs. En premier lieu, toutes les publicités présentes sur ces différents sites sont rattachées au même compte Google AdSense. En outre, ils sont tous rattachés à un unique compte Google Analytics, lequel sert à en mesurer l’audience. Enfin, ils sont tous similaires dans leur design et leur approche éditoriale. Ce qui laisse finalement peu de place au doute quant au fait qu’un seul individu, ou à défaut une société unique, est derrière les manettes. Mais alors, quel rapport avec Johann Fakra ? En remontant l’historique de la page Facebook de Ça doit se savoir, les Décodeurs se sont aperçus qu’elle était baptisée à l’origine Johann Fakra, avant d’être rebaptisée à de multiples reprises. Officiellement, l’homme est le fondateur d’un site appelé Tu sais quoi ?, lequel n’a encore jamais été mis en ligne. Contacté, le principal intéressé a nié avoir un quelconque rapport avec les différentes pages tendancieuses en question. En revanche, sitôt l’entretien effectué avec Le Monde, la page Facebook de Ça doit se savoir a été désactivée.

Pris la main dans la sac ou pure coïncidence ? Comme le souligne Le Monde, cette disparition soudaine ne changera pas grand-chose, puisqu’aussitôt que la crédibilité d’un site ou d’une page est compromise, il est immédiatement remplacé par un autre, au titre différent, mais au contenu similaire… Les sites d’intox ont encore de beaux jours devant eux.