Une nouvelle étude relève un recul significatif de la calotte glaciaire du Groenland en 2019. Un phénomène dû à un profond changement climatique qui n’est pas encore pris en compte dans les estimations d’évolution du climat des Nations Unies.
Une nouvelle étude sur les effets du réchauffement climatique tire à nouveau la sonnette d’alarme. L’article publié dans The Cryosphere, une revue de l’Union européenne dédiée aux géosciences, pointe un recul significatif de la calotte de glace qui recouvre le Groenland.
En 2019, le territoire arctique a perdu 600 milliards de tonnes de glace, et provoqué à lui seul une augmentation de 1,5 mm du niveau de la mer. Des chiffres anormalement élevés qui ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Les causes du phénomène témoignent en effet d’un changement profond du modèle climatique de l’Arctique qui annonce une accélération du réchauffement global.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la fonte des glaces n’est pas directement liée à des températures moyennes plus élevées que les années précédentes. Elle trouve sa source dans le jet-stream de l’hémisphère nord qui a provoqué la formation de conditions anticycloniques inhabituelles sur la région.
Les hautes pressions ont bloqué la formation de nuages sur le sud du Groenland, faisant ainsi fondre la glace tout en limitant les chutes de neige. En l’absence de neige fraîche pour la recouvrir, la glace foncée a naturellement absorbé la chaleur plutôt que de réfléchir la lumière.
Les modèles de prévision du dérèglement climatique doivent être réévalués
L’étude souligne que les températures moyennes de la région arctique ont deux fois plus augmenté que dans le reste du monde depuis le milieu du XIX siècle. Elle constate également que le changement climatique provoque des conditions atmosphériques de haute pression de plus en plus fréquemment sur la région du Groenland.
Selon les chercheurs, « il est probable que nous sous-estimons la fonte future par un facteur de deux ». Ils invitent d’ailleurs le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies à revoir sa copie. Actuellement, l’impact de ces systèmes de haute pression n’est pas pris en compte dans leurs modèles climatiques.
Source : phys.org