Google a supprimé Slavery Simulator de son Play Store. Développé par Magnus Games, ce jeu permettait de faire du trafic d’esclaves et d’infliger des châtiments corporels à des personnes noires. De quoi provoquer une vive indignation au Brésil où plusieurs voix se sont élevées pour demander sa suppression.
Le Google Play Store est truffé d’applications douteuses. Et parfois, on se demande comment certaines ont pu se glisser entre les mailles du filet. Le 20 avril, Slavery Simulator a été lancé sur le magasin d’applications de Google. Téléchargé plus de 1000 fois, le jeu a finalement été supprimé mercredi dernier, révèle CNN. Celui-ci permettait de faire du trafic de personnes noires réduites en esclavage.
Dans la description du jeu, le studio explique que les utilisateurs peuvent “échanger, acheter et vendre des esclaves”. On y apprend aussi que les joueurs ont la possibilité d’infliger diverses formes de torture à des personnes noires. “Choisissez l’un des deux objectifs au début du simulateur de propriétaire d’esclaves : la voie du tyran ou la voie du libérateur. Devenez un riche propriétaire d’esclaves ou obtenez l’abolition de l’esclavage”, pouvait-on lire
Slavery Simulator provoque un tollé au Brésil, le jeu supprimé du Google Play Store
Le jeu a notamment indigné la classe politique brésilienne. Députée de l’État de Rio de Janeiro, Renata Souza est sortie de ses gonds sur Twitter : “L’image illustrant le jeu représente un homme blanc entouré d’hommes noirs. C’est d’une violence absurde. Google et le développeur doivent répondre de ce crime de haine et de racisme.”
La parlementaire Denise Pessoa renchérit, rappelant que le Brésil a été construit “avec le sang de la population noire” :“Il est absurde qu’un jeu qui propage la cruauté et les discours de haine contre les Noirs soit disponible”, fustige-t-elle. Selon les médias locaux, le procureur général du Brésil a ouvert une enquête sur le fait que le Google Play Store ait autorisé la parution du jeu.
Cité par la BBC, un porte-parole de Google souligne que l’entreprise n’autorise pas“les applications qui promeuvent la violence ou incitent à la haine contre des individus ou des groupes fondés sur la race ou l’origine ethnique, ou qui dépeignent ou promeuvent la violence gratuite ou d’autres activités dangereuses“. Et d’ajouter :“Lorsque des violations sont constatées, nous prenons les mesures appropriées“.
Dans la description de Slavery Simulator, Magnus Games affirme que le titre a été “créé uniquement à des fins de divertissement. Notre studio condamne l’esclavage sous toutes ses formes”.