Changement climatique : l’extinction de l’humanité est-elle en marche ?

Les impacts du changement climatique à la surface de la Terre seront-ils responsables de l’extinction de l’humanité ? Le changement climatique ne fera pas directement disparaître l’humanité, mais il pourrait mener à un effondrement de la société.

Le changement climatique menace la biodiversité et les écosystèmes, mais aussi l’espèce humaine. Nous subissons déjà les impacts de ce dérèglement avec une fonte accélérée de la banquise, des inondations de plus en plus fortes, des ouragans de plus en plus sévères et des feux de forêt incontrôlables qui ravagent tout sur leur passage.

Le changement climatique causerait-il l'extinction de l'humanité ?
Le changement climatique causerait-il l’extinction de l’humanité ? – Crédit : Patrick Hendry / Unsplash

Les scientifiques ont déjà averti que le changement climatique pourrait entraîner des « souffrances indicibles » pour l’humanité s’il continue à être ignoré. Mais alors, peut-il éventuellement causer l’extinction de l’humanité ? Selon Michael Mann qui est un professeur de sciences atmosphériques, « il n’y a aucune preuve de scénarios de changement climatique qui feraient disparaître les êtres humains ».

L’effondrement de la société suite à une pénurie de nourriture et d’eau

Ce ne serait donc pas le changement climatique qui ferait directement disparaître l’espèce humaine, mais ses conséquences. En effet, le dérèglement pourrait menacer la vie de centaines de millions de personnes en entraînant une pénurie de nourriture et d’eau. Par conséquent, la société telle que nous la connaissons pourrait s’effondrer et déclencher un confit mondial menant à notre extinction.

Cela ressemble à un scénario de film dystopique, mais c’est bel et bien une possibilité selon les scientifiques. Michael Mann estime qu’il suffit d’une augmentation de 3°C de la température globale pour assister à cet effondrement de la société. D’ailleurs, le changement climatique pourrait aussi provoquer de nouvelles épidémies comme celle de la Covid-19.

L’évaporation des océans est une autre menace

De plus, il ne faut pas sous-estimer les émissions de gaz à effet de serre qui sont de plus en plus importantes. Le rapport du GIEC publié en juin indique que : « le pire est à venir, affectant la vie de nos enfants et petits-enfants bien plus que la nôtre ».

Selon Luke Kemp qui est un chercheur du centre pour l’étude des risques existentiels au Royaume-Uni, un effet de serre incontrôlable pourrait causer l’extinction de l’humanité. Un tel phénomène se produirait si la Terre absorbe plus de chaleur qu’elle n’en perd jusqu’à ce que les océans s’évaporent et que la vie s’éteigne.

Les grandes extinctions de l’histoire de la Terre ont toujours eu un rapport avec un changement climatique

Luke Kemp a aussi étudié les extinctions massives que la Terre a connues dans son histoire. Il a déclaré que : « si je veux dire, quel est, à mon avis, le plus grand contributeur à la potentielle extinction humaine à l’avenir ? Ce serait le changement climatique, sans aucun doute ». En effet, toutes les extinctions massives se sont produites lors d’un changement climatique.

Il y a environ 445 millions d’années, 85 % des espèces ont disparu lors de l’extinction Ordovicien-Silurien qui a été causée par un refroidissement. Ensuite, il y a environ 200 millions d’années, 80 % des espèces se sont éteintes pendant l’extinction Trias-Jurassique qui était cette fois-ci causée par un réchauffement global. Là où Luke Kemp veut en venir, c’est qu’un dérèglement climatique a toujours joué un rôle dans les extinctions massives. D’ailleurs, l’Homme serait responsable à 99 % du déséquilibre climatique.

Enfin, il ne faut pas non plus oublier que l’espèce humaine s’est montrée particulièrement adaptable à différents climats et environnements. Comme l’a précisé Michael Mann, « c’est à nous de décider. Si nous ne parvenons pas à réduire considérablement les émissions de carbone au cours de la décennie à venir, nous nous engageons probablement à aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes déjà dangereux ».

Source : Space.com