L’École Militaire InterArmes (EMIA) a réalisé un exercice de deux jours assistés par des robots. Une occasion pour les élèves de se familiariser avec les nouvelles technologies et d’en découvrir les forces et les faiblesses.
A l’occasion d’un exercice orchestré par le Centre de Recheches des Écoles de Coëtquidan, les élèves ont pu découvrir les dernières nouveautés des sociétés Nexter et Shark Robotics (en charge de la distribution en Europe des robots de Boston Dynamics).
Le quadrupède de Boston est déjà bien connu du public notamment pour ses prouesses artistiques. Mais en dehors de cela, il s’agit d’un robot qui se vend bien pour des applications civiles et policières. Il est même actuellement testé par le NYPD (police de New York). Sa gamme d’équipement étant large, le robot peut s’adapter à de nombreuses situations : kit de brumisation pour la lutte contre le COVID, capteurs, caméra, bras pour manipuler à distance…
Une série de robots pour des usages variés
Lors de l’exercice, différents robots ont été déployés et comme pour chaque unité, ils ont leur propre utilité pour assister les soldats au combat. Le but de cette présence robotique est bien sûr de faciliter la vie des troupes, mais aussi de limiter les pertes alliées.
Le BARRACUDA est un robot sur roue capable de transporter de lourdes charges relativement discrètement grâce à ses moteurs électriques. Présent lors du défilé du 14 juillet et utilisé comme « mule », il était équipé pour l’exercice d’un bouclier imposant permettant de sécuriser un accès en bloquant une porte.
Nexter, de son côté, a déployé le NERVA, un petit véhicule d’observation muni de 4 roues et une caméra. Sa fonction est de partir en reconnaissance, de façon la plus discrète possible afin de localiser les cibles avant de lancer une action. Pour les habitués, l’usage du NERVA se rapproche de celui du drone de R6 Siege.
La société a également déployé son OPTIO 20, un drone aux allures de mini char équipé d’une tourelle armée d’un canon de 20 mm. Avec ce robot, il n’est pas question de discrétion, mais d’assurer un soutien lourd aux unités terrestres.
L’équipementier a profité de l’exercice pour présenter son nouveau robot de transport tactique. De taille réduite, modulaire et discret, il est là pour assister la logistique avec une capacité d’emport de 600 kg et peut être armé avec différents calibres allant du 5,56 mm au 12,7 mm.
Enfin le SPOT, robot quadrupède de Boston était également présent pour aider à la reconnaissance lors des assauts. Moins discret que le NERVA, il permet néanmoins de limiter les risques humains lors d’un assaut.
Un premier constat sur l’utilité de ces robots
Afin de déterminer le potentiel de ces machines, plusieurs scénarios se sont déroulés avec et sans robots : défense de position de jour et de nuit, assaut d’un carrefour, combat urbain. Interrogé à l’issue de l’exercice, le sous-lieutenant Julien déclare « On est plus serein si le robot est passé avant pour faire une reco. Mais on met plus de temps à agir avec les robots ». L’un de ses camarades ajoute « Lors de la phase de combat urbain sans robots, j’ai été tué. Mais pas la fois où le robot a effectué la reconnaissance. »
Si les robots demandent un temps d’adaptation, un des ingénieurs qui supervisait l’essai explique que la nouvelle génération de soldats s’adapte très rapidement au matériel. En effet, les drones se contrôlent à l’aide de joysticks à la manière d’un jeu vidéo et les élèves maîtrisent déjà ce genre de contrôle.
Du côté des inconvénients, la gestion des batteries peut être un problème sur le terrain. Lors d’un assaut, le SPOT s’est retrouvé à court d’énergie en plein milieu d’un assaut. Si, dans le cadre d’un exercice, cela n’a rien de préjudiciable, la distraction provoquée par ce problème soudain peut avoir des conséquences graves en opération réelle.
Enfin, il est important de noter que malgré la sécurité apportée par les robots, le déploiement et l’avancée des troupes sont ralentis par les robots. Il ne sera, pour l’instant, donc pas possible de les utiliser dans les interventions nécessitant une grande rapidité d’exécution. Néanmoins, pour les opérations plus « classiques », utiliser tout le potentiel de ces équipements permettra de sauver beaucoup de vies.
L’armée britannique pourrait être composée de 30 000 robots d’ici 2030
Source : gizmodo