Avec Twitter, la quantité de données indécente à laquelle Elon Musk aurait accès pourrait mener au désastre.
Un ancien professeur de Harvard a déclaré au Washington Post qu’avoir une seule personne aux commandes de la plateforme sociale serait « un désastre » pour la vie privée des utilisateurs. Le projet d’Elon Musk de privatiser Twitter après avoir acheté 73 486 938 actions a suscité une grande inquiétude chez les experts en matière de confidentialité et des chercheurs en médias sociaux.
Cet ancienne professeure interrogée dans une interview du Washington Post est Shoshana Zuboff. Cette auteure de l’ouvrage « L’age du capitalisme de surveillance » déclare que les médias sociaux exercent désormais une influence considérable sur le monde réel. En cause, des revenus faramineux et une collecte non réglementée des données des utilisateurs laissant la porte ouverte à de nombreux abus. Et notamment la possibilité de déceler l’opinion publique ou même de l’influencer.
La position affichée d’Elon Musk
D’après les dires d’Elon Musk, Twitter ne peut perpétuer la liberté d’expression et atteindre son véritable potentiel que s’il s’agit d’une entité privée non cotée. M. Musk suggère que la plate-forme devrait offrir une fonction d’édition (que Twitter devrait permettre très prochainement) ; devrait fonctionner sur un algorithme open-source; n’ai pas de publicités; et moins de modération de contenu.
Le danger potentiel est réel
Si la proposition est alléchante et offrirait potentiellement de nouvelles protections et libertés aux utilisateurs, il y a un hic. Ou plutôt deux. Le premier, c’est que rien ne garantit d’un revirement de position chez le milliardaire après l’achat. On peut bien croire qu’Elon a sincèrement avoué pourquoi il veut racheter Twitter, mais devrait-on prendre un tel risque ? Et quand bien même il maintiendrait ses positions, le problème se reposerait à une revente.
Le deuxième est tout aussi sérieux. Elon Musk bénéficierait dans tous les cas d’un accès centralisé à toutes les données des utilisateurs. Et cette quantité de données utilisateur « ne peut être comparée à rien qui n’ait jamais existé, et permet d’intervenir sur l’intégrité du comportement individuel ainsi que sur l’intégrité du comportement collectif », a déclaré Zuboff.
Ce pouvoir, dans les mains d’un seul homme, serait un réel danger d’après cet expert. Un monopole « incompatible avec la démocratie ».
Source : WashingtonPost