La première planète hors de notre galaxie a été détectée à 27 millions d’années-lumière

Une planète située dans une autre galaxie a probablement été détectée, dix mille fois plus loin que les exoplanètes actuellement observées dans notre Voie Lactée.

Vue d'artiste d'une exoplanète proche d'une étoile supermassive passant devant l'émission à rayons X d'un trou noir (Crédits image : Credit: NASA/CXC/M. Weiss)
Vue d’artiste d’une exoplanète proche d’une étoile supermassive passant devant l’émission à rayons X d’un trou noir (Crédits image : Credit: NASA/CXC/M. Weiss)

Des astronomes du Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian aux États-Unis révèlent avoir obtenu les preuves de la présence d’une exoplanète dans la galaxie M51 (NGC 5194 ou galaxie du Tourbillon), située à 27 millions d’années-lumière de la Terre. Pour réussir cette prouesse à une telle distance, ils ont utilisé des techniques d’observation indirecte complexes, en isolant un système stellaire spécifique qui émet beaucoup de rayons X.

Une planète détectée 10 000 fois plus loin que les autres exoplanètes de notre Voie Lactée

Actuellement, le champ d’observation des exoplanètes dans notre galaxie ne dépasse pas 3 000 années-lumière, ce qui reste une distance considérable puisque cela signifie que les informations qui nous parviennent de ces planètes candidates sont vieilles de trois millénaires. Une équipe d’astronomes américains s’est aidé de l’observatoire-détecteur de rayons X Chandra de la Nasa pour identifier une exoplanète probable dix mille fois plus loin, à 27 millions d’années-lumière de la Terre.

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L’observatoire Chandra a en effet détecté l’atténuation temporaire des rayons X d’une étoile massive située dans la galaxie M51. Cette étoile est elle-même en orbite autour d’une étoile à neutrons ou peut-être d’un trou noir. Les astronomes ont interprété cet affaiblissement comme le passage d’une planète devant la source d’émission de rayons X (étoile à neutrons ou bien trou noir).

Les astronomes peuvent désormais détecter des planètes orbitant autour d’étoiles à neutrons ou de trous noirs dans des galaxies lointaines

La galaxie Messier 51 est également appelée Galaxie du Tourbillon en raison de son profil distinctif. En dépit de sa distance qui se compte en dizaines de millions d’années-lumière, elle fait partie des galaxies les plus proches de la Voie Lactée. Cette observation atypique offre de nouvelles perspectives aux astronomes pour la recherche d’exoplanètes à des distances plus grandes que jamais.

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La découverte a été rendue possible grâce au profil atypique du système stellaire observé, une « binaire lumineuse ». Ces systèmes très visibles incluent généralement une étoile à neutrons ou un trou noir qui aspire le gaz d’une autre étoile compagnon en orbite étroite. Lorsque la matière aspirée approche de l’étoile à neutrons ou du trou noir, elle surchauffe et émet de puissants rayons X très lumineux. Ce sont ces rayons X qui ont été détectés par l’observatoire Chandra de la Nasa.

La perturbation de ces émissions, puis leur analyse, a amené les chercheurs à conclure qu’il s’agissait très probablement du passage de la première exoplanète jamais détectée en-dehors de notre galaxie. Les astronomes américains sont actuellement en train d’éplucher les données déjà collectées par l’observatoire Chandra pour identifier de possibles exoplanètes qui n’auraient pas été reconnues comme telles au moment de l’observation. Leur nouvelle méthode de détection inédite s’ajoute à la détection d’exoplanètes à grande distance à partir de leurs propres émissions de rayons X, récemment dévoilée par une autre équipe d’astronomes australiens.

Source : Phys.org / Nature Astronomy