La NASA réactive son programme de propulsion thermique nucléaire poussée par l’objectif mis en place par Donald Trump d’envoyer à nouveau des astronautes sur la Lune en 2024 et sur Mars d’ici 2030.
Dans l’imaginaire collectif, conquête spatiale et énergie nucléaire ne font pas bon ménage. Comment ne pas penser à Tchernobyl si la fusée explose au décollage ? Pourtant la NASA voit en la fission nucléaire la voie vers le succès de l’exploration spatiale et dépense des centaines de millions de dollars à son développement.
Mars à 3 mois seulement de la Terre
L’histoire spatiale américaine est corrélée à celle de l’énergie nucléaire. Ainsi, dès les années 50, les scientifiques américains ont mis au point le PGM-11 Redstone, un missile balistique sol-sol conçu pour embarquer une ogive nucléaire. Ce missile a par la suite été modifié pour être intégré au programme spatial. Il a été à l’origine des fusées Jupiter-C, Juno-1 et Mercury-Redstone. Saturn-I a aussi bénéficié des avancées de Redstone. L’idée de fusée propulsée par des réacteurs nucléaires n’est pas nouvelle. Dès les années 60, la NASA y pense avec pour objectif l’établissement d’une colonie sur Mars prévue pour le milieu des années 80.
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Si tous ces projets ont été abandonnés, ils n’ont pas pour autant été oubliés. Lors du Conseil National de l’Espace, Jim Brindestine, l’administrateur de la NASA, a indiqué le potentiel de la propulsion thermique nucléaire dans le voyage spatial. D’après Rex Geveden, PDG de BWX Technologies, des engins équipés de moteurs de ce type pourraient atteindre Mars en deux fois moins de temps qu’il n’en faudrait à des engins traditionnels, soit 3 à 4 mois seulement. Accélérer la vitesse de déplacement permet de réduire le temps, mais limite grandement la dose de rayonnements absorbée par les astronautes. La question de la santé des astronautes est centrale.
La Lune en 2024, Mars en 2030
Des programmes sont donc en cours de développement, notamment par BWX Technologies qui a remporté en 2017 un contrat de 19 millions de dollars sur 3 ans pour mettre au point un carburant et son réacteur nucléaire. En 2018 et 2019, le Congrès américain a attribué respectivement 100 et 125 millions de dollars à l’agence spatiale américaine pour travailler sur ces sujets. Ces sommes vont être nécessaires pour garder les objectifs d’envoyer des hommes sur la Lune en 2024 et sur Mars en 2030.
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La technologie nucléaire est déjà utilisée dans l’exploration spatiale, mais il s’agit de la génération thermoélectrique à radio-isotopes dont le but est la production d’électricité pour les instruments, comme sur Voyager, Cassini ou le rover Curiosity. Un point est également primordial, la technologie de propulsion thermique nucléaire n’est pas destinée à mettre en orbite des engins spatiaux. Si un accident se produisait alors que le réacteur à fission nucléaire était actif, une catastrophe de l’ampleur de Tchernobyl pourrait alors survenir.