Les télescopes sont des appareils permettant de récolter des données en provenance d’objets lointains. Les plus connus d’entre eux sont les télescopes optiques. Ces lunettes grossissantes permettent, par exemple, aux amateurs d’observer la Lune ou d’autres éléments plus lointains.
Il existe néanmoins d’autres catégories de télescopes que les scientifiques utilisent afin de capter des éléments différents. Dans cette catégorie, on retrouve les radiotélescopes qui servent à capter les ondes radio plutôt que les ondes lumineuses. C’est l’un de ces appareils que la NASA souhaiterait construire sur la Lune.
Pourquoi la Lune ?
Envoyer une équipe d’ouvriers sur la Lune avec les matériaux suffisants semble difficile à mettre en œuvre pour construire un appareil d’observation. Alors, pourquoi se donner tant de mal pour le construire aussi loin ? Quels sont les avantages à s’éloigner de la Terre ?
Pour saisir l’intérêt de la construction sur la Lune, il est important de comprendre comment fonctionne ce genre d’instruments. Sans rentrer dans les détails, un radiotélescope nécessite un collecteur de forme parabolique afin de concentrer le signal vers le détecteur comme le fait une parabole TV. Si dans le cadre des signaux optiques la précision est primordiale (on parle en nanomètre), les signaux radio laissent des marges de manœuvre autour du décimètre. De plus, la taille des ondes permet d’utiliser un « réflecteur » ajouré au lieu de miroirs.
Construire un collecteur pour onde radio demande beaucoup, beaucoup de place. À titre d’exemple, celui d’Arecibo mesure 305 mètres de diamètre pour 51 mètres de profondeur. Cela représente une surface de plus de 8 hectares. La démesure de ce genre de structure sur Terre pose deux problèmes majeurs.
Premièrement la place disponible, car il n’est pas toujours évident de libérer et sécuriser autant de place dans des territoires suffisamment éloignés des villes, sans nuire à la nature. Et enfin la gravité. Une structure d’une telle ampleur peut finir par subir l’effet de la gravité comme ce fût le cas d’Arecibo. À noter également que le récepteur est , pour ce télescope, une plateforme ajustable de 900 tonnes en suspension à 150 mètres au-dessus de la coupole.
La Lune est donc un endroit idéal proposant d’immenses étendues désertes et la gravité y est 6 fois plus faible ce qui limiterait les contraintes sur la structure. Cela permettrait également aux scientifiques d’être débarrassés de la pollution électromagnétique présente sur la Terre et de s’affranchir également de l’absorption de l’atmosphère.
La Lune, terrain idéal pour comprendre l’origine des étoiles
Pour fabriquer son télescope, la NASA a donc besoin d’une grande surface, concave, dirigée vers l’espace. La réponse semble toute trouvée. En effet, l’agence aimerait à l’avenir construire un radiotélescope dans l’un des cratères de la face cachée de la Lune.
Une forme naturellement concave et la faible gravité permettraient de le construire sans avoir à déployer trop d’équipement lourd contrairement à une construction équivalente sur Terre. Si la partie matérielle semble plus simple, un simple grillage à installer sur des plots, la partie humaine l’est beaucoup moins. Pour pallier le problème, la NASA pourrait envoyer des robots effectuer le plus gros du travail.
Ce genre de télescope, affranchi des contraintes terrestres, donnerait l’occasion aux scientifiques de capter des signaux permettant de comprendre la formation des premières étoiles et peut-être même de faire des découvertes sur la nature de la matière noire.
Source : BGR