La NASA a choisi une célèbre entreprise d’armement spécialisée dans l’aérospatiale pour construire la fusée nucléaire qui nous emmènera sur Mars. Il ne s’agit pas de Dassault mais bien de Lockheed Martin, qui devrait présenter sa technologie d’ici 2027.
Les projets de la l’agence spatiale américaine sont de plus en plus fous. Peut-être pas au point d’affirmer la NASA possède des vaisseaux extraterrestres, mais tout de même : on vous rapportait par exemple en mai comment la NASA envisage de faire fondre la Lune pour construire une station sur Mars. Dans le cadre de ce projet, il faudra une fusée pour y aller, et l’agence a trouvé l’entreprise qui la construira.
La NASA a choisi Lockheed Martin, la célèbre entreprise d’aérospatiale et d’armement, pour développer un vaisseau spatial équipé d’une fusée à moteur nucléaire. Annoncé en janvier, ce projet est baptisée Demonstration Rocket for Agile Cislunar Operations (DRACO), ou fusée de démonstration pour les opérations cislunaires agiles en français. Lockheed Martin doit présenter sa technologie au plus tard en 2027, en vue des futures missions martiennes.
Quels sont les avantages de la propulsion nucléaire pour la NASA ?
La propulsion nucléaire présente plusieurs avantages par rapport aux fusées à propulsion conventionnelle. Tout d’abord, elle est deux à cinq fois plus efficace, ce qui permet aux vaisseaux de voyager plus vite et plus loin. Une nécessité quand il s’agit d’atteindre la lointaine planète rouge, où le rover Perseverance de la NASA a perdu son “ami caillou”.
“Ces systèmes de propulsion nucléaire thermique plus puissants et plus efficaces peuvent permettre des temps de transit plus courts entre les destinations“, explique ainsi Kirk Shireman, vice-président des campagnes d’exploration lunaire pour Lockheed Martin. “La réduction du temps de transit est essentielle pour les missions humaines vers Mars afin de limiter l’exposition de l’équipage aux radiations.”
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De plus, la réduction des besoins en carburant laisse plus de place à bord du vaisseau pour stocker le matériel scientifique. Il offre également plus de possibilités en cas d’abandon de la mission, car les moteurs nucléaires permettent de modifier plus facilement la trajectoire du vaisseau pour un retour rapide à la maison. Ces facteurs combinés font du réacteur nucléaire la méthode idéale pour voyager vers Mars.
Des craintes de fuites radioactives du vaisseau pour Mars
Pour apaiser les craintes de fuites radioactives sur Terre, la NASA prévoit de ne pas mettre le réacteur en marche avant que le vaisseau n’ait atteint une “orbite nucléaire sûre“, où toute tragédie se produirait en dehors de la zone où elle affecterait la Terre. Les agences visent une démonstration du vaisseau spatial nucléaire en 2027, lancé à partir d’une fusée classique jusqu’à ce qu’il atteigne “un emplacement approprié au-dessus de l’orbite terrestre basse“.
Les réacteurs nucléaires joueront également un rôle clé dans l’alimentation des futurs habitats martiens. Actuellement, Rolls-Royce développe un réacteur nucléaire pour alimenter la future base lunaire. Il s’agira là de versions plus petites et portables que l’EPR de Flamanville, aucun retard n’est donc à craindre pour leur déploiement.