La Chine développe un système d’exploitation pour se passer de Microsoft Windows

China Standard Software et Tianjin Kylin Information unissent leurs forces pour développer un système d’exploitation souverain destiné aux particuliers. Une décision qui intervient au moment où la Chine publie un décret pour interdire l’usage de matériel et de logiciel étrangers dans son administration.

Les deux plus grands éditeurs de systèmes d’exploitation (OS) viennent d’annoncer leur intention d’unir leur force pour développer un système d’exploitation 100 % chinois, et destiné aux particuliers. L’association couvre aussi bien le développement, la recherche ainsi que la distribution. Elle doit permettre aux deux entreprises de fusionner leurs OS respectifs pour réaliser un système d’exploitation « souverain ».

Image 1 : La Chine développe un système d’exploitation pour se passer de Microsoft Windows

Dans un communiqué de presse conjoint, China Standard Software (CS2C) et Tianjin Kylin Information (TKC) annonce la création d’une nouvelle entreprise chargée de réaliser le nouvel OS. TKC est à l’origine de l’OS Kylin créée en 2001 à partir d’une distribution FreeBSD avant d’adopter un noyau Linux en 2009. En 2010, CS2C reprend la version open source de Kylin pour créer NeoKylin qu’on considère alors comme un clone de Windows XP. La nouvelle entité a pour mission d’emprunter le meilleur de chacun des OS pour en créer un nouveau. Une tâche qui s’annonce difficile après 10 ans de développement séparé.

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Cette décision intervient au moment où les autorités chinoises publient un décret qui interdit l’utilisation de matériels et de logiciels étrangers. La Chine dispose d’entreprises nationales pour se priver du matériel américain, et le couple Kylin et NeoKylin équipe déjà 90 % des machines gouvernementales. Cette association laisse donc présager la prochaine étape qui pourrait concerner le marché des particuliers largement dominé par les OS américains. Actuellement, 88 % des ordinateurs individuels sont équipés de Windows et 8 % de macOS.

Source: StatCounter Global Stats – OS Market Share

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Depuis la fin des années 90, la Chine tente de se doter d’un système d’exploitation souverain pour se libérer de la dépendance américaine. D’abord, avec un système Linux lancé en 1999, mais RedFlag ne parvient pas à percer, et ferme ses portes avec l’arrêt des subventions gouvernementales. En 2014, Pékin lance le China Operating System (COS) qui doit également être disponible en version mobile et tablette. À nouveau, le système d’exploitation ne parvient pas à convaincre, et suscite même des inquiétudes en matière de confidentialité.

Seul Kylin aura rencontré un succès relatif dans le secteur de la recherche et de la défense avant que les autorités chinoises ne changent d’avis cette année, préférant le remplacer par un OS 100 % chinois sans lien avec Linux. Sur le marché des particuliers, NeoKylin n’a pas rencontré le succès escompté. Il reste néanmoins l’OS chinois le plus avancé à ce jour. 

La coopération entre China Standard Software et Tianjin Kylin Information marque une nouvelle étape dans l’émancipation de la Chine par rapport aux technologies américaines. Le mouvement pourrait même encore s’accentuer avec le développement d’un système d’exploitation mobile souverain, peut être à partir d’HamonyOS de Huawei.

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Source : ZDNet