Les résultats d’une étude menée chaque année par l’institut de sondage Epinion montre que les étudiants danois continuent de pirater des manuels scolaires. Avec l’inflation et le prix de ces ouvrages souvent rédhibitoire, le phénomène ne semble pas prêt de s’éteindre.
“Des chiffres alarmants” : c’est ce que déclarait en 2022 la directrice d’un groupe de défense des droits numériques, après avoir pris connaissance des résultats d’une étude réalisée par l’institut de sondage Epinion au Danemark. L’enquête montrait que près d’un étudiant sur deux possesseur d’une liseuse comme le Kindle Scribe, la liseuse d’Amazon, avait acquis des manuels numériques illégalement. Les résultats de la nouvelle édition de cette étude n’ont pas changé.
L’étude menée en 2023 montre que les chiffres restent stables et que les étudiants danois continuent de pirater massivement des ebooks. Ainsi, les étudiants qui partagent ainsi des manuels de cours sans l’autorisation de l’éditeur enfreignent la loi et encourent des poursuites judiciaires. En effet, s’il est possible de donner ou de revendre un manuel physique, ce n’est pas le cas des manuels numériques
C’est ce qui est arrivé à deux étudiants en médecine de l’Université de Copenhague, condamnés à des amendes de 670 à 1 340 euros en 2020, pour avoir partagé des manuels numériques avec leurs camarades de classe dans un groupe fermé sur Facebook.
Le piratage recule globalement en France
Ces résultats se comprennent mieux à l’aune de deux facteurs : le prix des ouvrages scolaire et l’inflation. Tout comme la France, le Danemark connaît une inflation galopante depuis un an, avec une inflation observée de 7,7% en 2022. Alors que les étudiants ont déjà des budgets serrés, l’augmentation des prix (qui concerne surtout les biens de première nécessité comme l’alimentation) les précarise. Avec des manuels scolaires bien souvent onéreux, tout moyen d’économiser est bon.
D’ailleurs, 89 % des étudiants sondés n’envisagent pas de cesser le téléchargement de livres, malgré la menace d’amende, bien que 70 % d’entre eux savent très bien que cette pratique est illégale.
Ces résultats ne concernent que le pays scandinave, cependant il ne serait pas étonnant de constater le même phénomène en France. Dans notre pays, la justice a tranché sur la question du vol ou du partage culturel concernant le piratage d’ebooks en 2021. Si la justice avait été clémente en infligeant seulement des peines de prison avec sursis, il s’agit bien d’un acte illégal assimilé à du vol, tout comme le téléchargement illégal de films qui recule fortement en France.
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