Certains sites pirates comme les IPTV illégales voient leur fréquentation augmenter après leur blocage. Ce sont les résultats d’une nouvelle étude publiée par Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. Comment expliquer ce résultat étonnant ?
L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), l’une des agences des Nations Unies, est activement engagée dans la lutte contre le piratage. À travers sa plateforme WIPO ALERT, tous les pays membres de l’organisation peuvent signaler les sites qui violent le droit d’auteur comme les IPTV illégales ou les sites de torrents. Ainsi, tous les noms de domaines bloqués par les pays membres y sont recensés.
Cette liste de sites illégaux est surtout utilisée par les annonceurs publicitaires. Ceux-ci peuvent y accéder pour placer ces sites sur une liste noire, afin d’éviter de dégrader leur réputation ainsi que celle de leurs clients en y diffusant leurs pubs. Par la même occasion, cette plateforme permet d’éviter le financement des sites pirates par la publicité.
Mais cette liste de sites bloqués est surtout une mine de données sur le piratage. Pour évaluer l’efficacité du blocage des sites, l’OMPI a missionné MUSO, une entreprise spécialisée dans le suivi du piratage, de comparer le trafic vers les domaines des sites pirates, avant et après leur blocage.
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Le blocage des sites de torrents n’est pas toujours efficace
Les résultats de l’étude publiés par l’OMPI montrent un paysage contrasté, qui ne permet de tirer aucune conclusion définitive sur le piratage. Tout d’abord parce que l’étude est incomplète : sur les 6 573 noms de domaine figurant dans la liste noire de l’OMPI, seuls 432 ont des données de trafic utilisables. Ces données montrent la fréquentation des sites sur 90 jours avant le blocage et 90 jours après.
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L’échantillon est tout de même suffisamment vaste. Pour près de 73 % des sites bloqués, le trafic a diminué après le blocage du site par les autorités. 15,7 % des domaines bloqués n’ont même reçu aucune visite après avoir été bloqués. Ces chiffres montrent clairement qu’ordonner aux FAI de restreindre l’accès aux sites pirates fonctionne, contrairement à cette loi qui bloque les IPTV illégales.
Cependant, plus d’un quart des domaines bloqués ont enregistré une hausse de leur fréquentation après avoir été bloqués par les fournisseurs d’accès internet (FAI). En d’autres termes, le piratage a augmenté sur ces sites. Étrangement, 56 noms de domaine n’ont reçu du trafic qu’après avoir été bloqués.
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C’est probablement à cause de la conception de l’étude qu’elle montre des résultats aussi étranges. En effet, l’entreprise chargée de l’enquête a utilisé les dates de blocages de la liste de l’OMPI, qui correspondent aux dates des décisions de justice. Toutefois, les tribunaux donnent généralement aux FAI un délai après cette date pour bloquer les sites.
Ce délai expliquerait pourquoi les internautes continuent de visiter ces sites, voire que leur trafic augmentent, alors qu’ils sont théoriquement bloqués. Si la décision de justice fait la une des médias, cela peut déclencher une hausse de la fréquentation avant le blocage effectif du site. C’est notamment comme cela que The Pirate Bay s’est fait une réputation qui tient encore à ce jour.
Source : Torrentfreak