L’intelligence artificielle consomme de plus en plus d’énergie. Pour y faire face, une idée audacieuse émerge, portée par plusieurs experts de l’industrie : doter les data centers de leurs propres petits réacteurs nucléaires. Est-ce possible ? Est-ce souhaitable ?
À l’heure où ChatGPT a consommé autant d’eau qu’un réacteur nucléaire pour son entraînement, une réalité moins éclatante se dessine en arrière-plan : ces technologies révolutionnaires ont une soif d’énergie qui ne cesse de croître. Face à cette consommation énergétique gargantuesque, une idée audacieuse émerge, presque digne d’un roman de science-fiction : pourquoi ne pas doter les centres de données, qui abritent l’IA, de leurs propres petits réacteurs nucléaires ?
Des petits réacteurs nucléaires pour alimenter les centres de données de l’intelligence artificielle, bientôt une réalité ?
Les centres de données dédiés à l’IA, comme le nouveau géant construit à Portland, Oregon, requièrent une quantité d’énergie bien supérieure à celle des centres traditionnels. « Un centre de données classique nécessite 32 mégawatts, contre 80 pour un centre IA », explique Chris Sharp, directeur technique chez Digital Realty, à la BBC.
Les petits réacteurs modulaires (SMR) pourraient bien être la réponse à cette soif d’énergie. Encore au stade de concept, sans présence commerciale dans le monde, l’idée de les intégrer directement aux centres de données fait son chemin. Ce n’est pas de la science-fiction ; c’est une possibilité tangible que des géants de la tech et des universités explorent avec sérieux.
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L’intérêt pour cette technologie est même palpable, avec des entreprises comme Microsoft et des personnalités telles que Sam Altman, le PDG d’OpenAI, investissant dans le potentiel nucléaire pour répondre aux besoins énergétiques de l’IA. Altman lui-même a investi dans une startup nucléaire, Oklo, qui travaille sur des SMR autorégulés, soulignant le besoin d’une percée énergétique pour l’IA.
Mais voilà, tout n’est pas si simple. Adopter le nucléaire dans les data centers soulève des questions de sécurité et de régulation. Cependant, l’approbation d’un design SMR par NuScale, aux États-Unis, marque un pas en avant, montrant que les obstacles ne sont pas si insurmontables.
Les plus sceptiques, comme Dr. Doug Parr de Greenpeace, s’inquiètent des coûts et des risques, arguant que les énergies renouvelables offrent une meilleure alternative. Mais dans les couloirs d’Oklo en Californie, l’optimisme règne. La compagnie travaille d’arrache-pied sur des SMR capables de répondre rapidement et en toute sécurité aux besoins énergétiques pressants des centres de données.
- Les centres de données dédiés à l’IA ont besoin de beaucoup d’énergie, que les énergies renouvelables ne peuvent pas fournir.
- Les petits réacteurs nucléaires, encore au stade de concept, pourraient être une solution, mais ils soulèvent des questions de sécurité et de régulation.
- Des entreprises comme Microsoft et des personnalités comme Sam Altman investissent dans le potentiel nucléaire pour l’IA.