Washington voit d’un très mauvais œil la relation étroite entre Huawei et le gouvernement chinois. Alors que le constructeur est déjà sur liste noire, l’administration Biden n’accorde plus de licences d’exportation qui lui permettaient encore de commercer avec les fabricants américains.
Accusé d’espionnage au profit de Pékin, Huawei a dû composer avec les sanctions américaines ces dernières années. Et malgré le changement de présidence, la pression se maintient sur le constructeur. Déjà en février 2021, l’administration Biden affirmait qu’il n’y avait aucune raison de lever les sanctions contre Huawei. Et Washington compte même aller plus loin. Selon plusieurs médias américains, les États-Unis prévoient de couper totalement les ponts entre les États-Unis et la marque chinoise.
Jusqu’alors, le géant chinois avait encore une petite marge de manœuvre pour acquérir certains composants outre-Atlantique (hors 5G). Pour commercer avec Huawei, une entreprise américaine devait obtenir un accord de licence auprès du gouvernement US. Un système qui a notamment permis à la marque d’obtenir des processeurs Intel ou des puces 4G Qualcomm pour ses produits.
Huawei va-t-il être refoulé totalement des États-Unis ?
Mais Washington cherche à serrer encore plus la vis. D’après Reuters, l’administration Biden a cessé d’approuver les licences permettant les exportations vers Huawei. Certains responsables plaident même pour la révocation des licences déjà accordées, selon des sources citées par Bloomberg. Ce qui signifierait l’interdiction de toutes les ventes vers le géant chinois des télécommunications. Les discussions n’en sont toutefois encore qu’à leurs débuts. Un éventuel changement de politique pourrait ainsi être décrété en mai prochain.
La décision a été vivement critiquée par le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning. Ce dernier estime qu’elle “va à l’encontre des principes de l’économie de marché et des règles du commerce international et de la finance, porte atteinte à la confiance que la communauté internationale a dans l’environnement commercial américain et constitue une hégémonie technologique flagrante”.
Cette décision survient dans un contexte géopolitique tendu. En octobre dernière, le sous-secrétaire américain au commerce pour l’industrie et la sécurité déclarait ainsi : “Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger notre sécurité nationale et empêcher que des technologies sensibles ayant des applications militaires soient acquises par les services militaires, de renseignement et de sécurité de la République populaire de Chine”.