Huawei et ZTE bientôt bannis du réseau 5G en Europe ? Un commissaire de l’UE les accuse d’espionnage

L’Union Européenne ne porte pas les entreprises technologiques chinoises dans son coeur. Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur de l’UE, appelait jeudi à interdire l’usage par Huawei et ZTE du réseau 5G dans davantage de pays membres.

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Après les menaces d’interdictions de TikTok, accusé d’être l’espion de la Chine, ce sont deux nouvelles entreprises en provenance de l’Empire du milieu qui font face à des accusations similaires. Ce n’est pas exactement tout frais dans le cas de Huawei, probablement bientôt banni complètement des États-Unis, en revanche ZTE fait figure de nouveau sur le banc des accusés.

C’est Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur de l’Union Européenne (UE), qui a appelé jeudi 15 juin à ce que davantage de pays de l’UE interdisent à Huawei et ZTE d’utiliser leurs réseaux 5G. Le haut fonctionnaire européen a déclaré que ces fournisseurs “à haut risque” sont dangereux pour la sécurité nationale des pays s’agissant de la mise à niveau des infrastructures de télécommunications.

Thierry Breton n’a pas précisé en détail ce qu’il entendait par “risques pour la sécurité nationale des pays“, on en déduira qu’il s’agit là d’accusations à peine cachées d’espionnage pour le compte de la Chine.

L’interdiction de ZTE et de Huawei ravive les tensions avec la Chine.

En janvier 2020, l’UE avait adopté une “boîte à outils sur la cybersécurité de la 5G”, visant à identifier les risques liés à certains fournisseurs d’infrastructures pour son déploiement. À cette époque, plusieurs pays comme le Royaume-Uni décidaient d’interdire Huawei en raison de craintes liées à leur sécurité nationale. Pourtant à ce jour, seuls 10 pays de l’UE ont restreint ou interdit l’accès de Huawei à leurs réseaux 5G. Ainsi, le commissaire appelle tous les pays membres à accélérer leur mouvement.

Ces remarques ont ravivé les tensions avec la Chine qui défend ses fleurons des télécommunications. Le pays a immédiatemment protesté vivement par la voix du porte-parole de son ministère des affaires étrangères. Ainsi, la Chine s’oppose fermement à l’interdiction de Huawei par certains pays de l’UE et affirme que la Commission n’a aucune base juridique pour interdire l’entreprise.

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Les déclarations du commissaire européen font aussi écho aux interrogations de l’Allemagne, qui envisage d’interdire Huawei et ZTE de son réseau 5G en raison de risques pour sa sécurité nationale. Une fois encore, l’ambassade de Chine en Allemagne s’est déclarée “perplexe et fortement mécontente” de ces informations.