HP affirme que l’interdiction des cartouches concurrentes est liée à des risques de sécurité

HP est reconnue pour ses pratiques allant à l’encontre des consommateurs. L’une des plus connues étant son interdiction des cartouches tierces. Pour justifier ce choix douteux, l’entreprise aurait adopté une défense particulière : la protection contre les malwares.

HP malware cartouches non-officielles
Imprimante HP ©Mahrous Houses via Unsplash

Si le logiciel des imprimantes, HP Smart, s’installe tout seul sur Windows 11, ce n’est pas la pratique la plus prédatrice du constructeur. La plus marquante reste donc son refus catégorique d’autoriser les cartouches d’encre tierces sur le matériel HP.

Ainsi, en mars dernier, l’entreprise avait tout bonnement interdit l’utilisation de ces cartouches non-officielles. Il était alors impossible d’imprimer avec une machine HP utilisant des cartouches autres que celles du constructeur.

Désormais, le PDG de l’entreprise, Enrique Lores, justifie cette décision en prétextant que les cartouches tierces pourraient présenter des risques de sécurité. Selon lui, ces dernières seraient une porte ouverte à l’installation de malwares.

Les virus, une vraie menace selon une étude financée par HP

Ce n’est pas tout, et cette affirmation du PDG fait suite aux résultats d’une étude financée par HP elle-même. Elle aurait démontré que les cartouches non officielles peuvent être utilisées pour injecter un malware. Ce qui aurait pour effet de donner le contrôle de l’imprimante multifonction au pirate.

HP malware cartouches non-officielles
Imprimante HP DeskJet ©HP

Ce qui est intéressant, c’est que ce genre de piratage n’a encore jamais été observé. De plus, des experts en cybersécurité affirment qu’il n’est pas nécessaire de bloquer les cartouches de revendeur tiers. D’autres mesures pourraient être mises en place par HP pour contrer la menace potentielle des virus.

Évidemment, ce n’est pas la seule défense de l’entreprise et de son PDG. En effet, HP prétend également vouloir protéger la propriété intellectuelle de ses cartouches. Plus précisément, ses innovations technologiques présentes dans son encre et dans ses imprimantes.

Ce serait donc pour ces raisons que l’entreprise refuserait tout bonnement à ses utilisateurs d’utiliser des cartouches tierces. Il faut néanmoins rappeler qu’HP accumule actuellement un nombre de déboires assez important.

Pour commencer, l’entreprise est actuellement poursuivie en justice pour ses pratiques trompeuses concernant ses imprimantes. HP avait également fait débat des suites d’une faille de sécurité de ses machines. Cette dernière représentant un risque potentiel pour les données des utilisateurs, à l’image de la faille dont avait été victime les imprimantes Canon.

Une excuse pour mettre en avant l’abonnement Instant Ink ?

Enfin, HP a lancé en grande pompe son programme Instant Ink, un abonnement mensuel limitant le nombre d’impressions par mois. Sous couvert d’écologie et d’économie pour ses usagers, l’entreprise souhaite donc complètement verrouiller l’usage de leurs imprimantes.

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Abonnement Instant Ink ©HP

Il faut préciser que le forfait le moins cher (1,49 euros) ne permet que d’imprimer 15 pages. De plus, en cas de dépassement, les utilisateurs sont facturés un euro supplémentaire par lot de 10 ou 15 pages (en fonction du forfait).

Compte tenu de ces informations, il n’est pas certain qu’HP ait à cœur la sécurité du matériel de ses utilisateurs. Il est probable que l’interdiction des cartouches d’encre tierces soit plutôt un moyen pour l’entreprise de vendre plus de matériel HP, que ce soit d’un abonnement ou de cartouches à l’unité.

  • HP justifie l’interdiction des cartouches d’encre non-officielles pour cause de sécurité.
  • Selon une étude financée par HP ces cartouches pourraient être utilisées pour installer des virus.
  • L’interdiction des cartouches à également pour but de protéger la propirété intellectuelle d’HP.

Source : Arstechnica