Peu équipée en la matière, la Russie a commandé plus d’une centaine de drones offensifs à l’Iran cet été, la Chine faisant face à des problèmes d’approvisionnements en puces. Bien que meurtriers, ces drones semblent rencontrer de nombreux problèmes, selon un haut responsable de l’administration américaine.
Selon un haut responsable de l’administration américaine, la Russie a fait face à « de nombreux échecs » avec ses nouveaux drones de fabrication iranienne, acquis à Téhéran ce mois-ci afin d’être utilisés en Ukraine.
Le responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a déclaré que la Russie s’était déjà dotée d’une centaine de ces drones : des Mohajer 6, Shahed 129, Shahed 191 ainsi que des drones kamikazes Shahed 136 (« Shaed » signifiant « témoin », en persan).
« La Russie avait l’intention d’utiliser ces drones iraniens pour mener des attaques air-sol, faire du ciblage et de la guerre électronique sur le champ de bataille en Ukraine », a déclaré le responsable.
Des « bugs » et des « dysfonctionnements » pour les nouveaux drones russes
Selon Reuters, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein-Amir Abdollahian, avait déclaré le mois dernier que Téhéran entretenait divers types de collaboration avec la Russie, y compris dans le secteur de la défense. L’administration Biden avait publié le mois dernier des images satellites indiquant que des responsables russes s’étaient rendus sur l’aérodrome de Kashan les 8 juin et 5 juillet, pour voir ces nouveaux drones iraniens.
Mais comme le précise le Washington Post, les premiers tests des drones effectués par les Russes ont connu de nombreux échecs. « Il y a quelques bogues dans le système » a déclaré le responsable de la sécurité américaine. « Les Russes ne sont pas satisfaits », a-t-il ajouté.
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La Russie, qui dispose de 1 500 à 2 000 drones de surveillance militaire, possède relativement peu de drones d’attaque de ce genre. Ces modèles sont en effet capables de frapper avec précision des cibles situées à l’intérieur du territoire ennemi. L’Ukraine, en revanche, utilise des drones de combat de fabrication turque pour faire des ravages sur les blindés, les camions et l’artillerie russes depuis les premières semaines du conflit. Les États-Unis avaient par ailleurs envoyé à l’Ukraine plus d’une centaine de drones suicides de nouvelle génération, les Phoenix Ghost. En réponse, la russie avait déployé le STUPOR, son nouveau fusil électromagnétique anti-drones.
En revanche, les raisons de ces « dysfonctionnements » restent à ce jour inconnues. « Ces drones iraniens n’ont jamais opéré dans un environnement sophistiqué de défense aérienne auparavant » a toutefois déclaré Michael Knights, un expert en sécurité de l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, à nos confrères du Washington Post.
Sources : Washington Post, Reuters