Google : Sundar Pichai invite les gouvernements à réguler l’intelligence artificielle

Sundar Pichai, le nouveau CEO d’Alphabet, prend position en faveur d’une régulation mondiale de l’intelligence artificielle. Pour garantir de solides fondations aux futurs textes de loi, il suggère de se baser sur la RGPD européenne. Il estime également que Google et son expertise doivent jouer un rôle dans l’élaboration de la nouvelle législation.

Dans une tribune du Financial Times, Sundar Pichai, fraichement nommé CEO d’Alphabet, interpelle l’opinion publique et les gouvernements sur l’importance d’encadrer l’usage de l’intelligence artificielle. Au cas où on en douterait encore, il rappelle l’ambivalence des évolutions technologiques à travers l’histoire. L’invention du moteur à explosion nous a permis de nous déplacer plus loin et plus rapidement, mais au prix d’accidents plus graves et plus fréquents. L’internet a relié les hommes et donné accès à l’information, mais a également favorisé la désinformation.

Image 1 : Google : Sundar Pichai invite les gouvernements à réguler l’intelligence artificielle
Sundar Pichai à Dallas le 3 octobre 2019.  Brandon Wade, Reuters

Selon le patron d’Alphabet, l’intelligence artificielle représente un risque réel que les entreprises et l’industrie en général ne peuvent résoudre seules, notamment en ce qui concerne la reconnaissance faciale. Sur ce point on ne peut que lui donner raison. La naissance de startups telles que Clearview AI et son système de surveillance généralisée ne peut que susciter l’inquiétude. Au passage, Sundar Pichai ne manque pas de souligner l’éthique exemplaire de Google, et son rôle de précurseur dans le développement de technologies basées sur l’intelligence artificielle. Dès 2018, la firme a publié une charte pour encadrer son usage, et ses modèles de réseaux de neurones ont montré leur efficacité pour prédire la météo ou détecter le cancer du sein. 

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Google appelle à une régulation mondiale de l’IA basée sur la RGPD

Pour parvenir à une régulation qui garantit à la fois « la sécurité, la transparence et l’équité », Sundar Pichai insiste sur la nécessité de parvenir à une « harmonisation mondiale ». Selon lui, la réglementation pourrait se baser sur les solides fondations du RGPD européen (règlement général sur la protection des données). Il ajoute également que les nouvelles législations devront fournir des orientations générales, mais aussi spécifiques aux différents usages de l’IA (conduite automatisée, dispositifs médicaux, reconnaissance faciale, etc.).

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Enfin, le PDG d’Alphabet précise qu’il souhaite participer et apporter son aide à l’élaboration des futurs textes de loi. Il estime notamment que l’expertise de Google aidera les législateurs à parvenir aux meilleurs compromis. Ils doivent donc s’attendre à une forme de lobbying de la part de Google. D’autre part, un cadre mondial semble malheureusement impossible. Si un accord est trouvé, ce sera un compromis entre l’Europe et l’Amérique du Nord, et il ne sera certainement pas en faveur des Européens, plus protecteurs en matière de respect de la vie privée.

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Source : Financial Times