Google profiterait du piratage de manuels scolaire, selon un groupement d’éditeurs qui ont porté plainte. Le moteur de recherche aurait activement participé au téléchargement illégal de ces œuvres protégées via son onglet Shopping.
En 2024, le piratage prend de nombreuses formes. Les formats les plus connus en tant que victimes de téléchargement illégal sont bien sûr les films, les séries, et les jeux vidéos, mais en réalité, toute forme de contenu y passe. C’est notamment le cas des manuels scolaires. De la même manière que Canal+ accuse Google de faciliter le streaming illégal de la F1, certains éditeurs pensent que le moteur de recherche profite du piratage de leurs livres.
Des éditeurs de manuels scolaires portent plainte contre Google
Aux États-Unis, les éditeurs suivants ont porté plainte contre Google devant la justice de l’état de New York, rapporte Torrentfreak :
- Cengage Learning
- Macmillan Learning
- Elsevier
- McGraw Hill
Les avocats indiquent dans le dépôt de plainte que pendant de longues années, “Google a sciemment facilité la vente d’œuvres contrefaites par l’intermédiaire de sites web pirates dont il fait la promotion, et en a tiré des bénéfices.” En effet, ces sites étaient accessibles via Google sans aucune mesure de contournement, directement référencés par le moteur de recherche.
Les plaignants affirment avoir signalé au support de Google ces sites, sans réaction de la part du géant technologique. Ceux-ci s’attendaient au déréférencement des sites, mais selon eux, leurs demandes ont été ignorées.
Surtout, ceux-ci affirment que sur les sites proposant illégalement leur livres éducatifs, la présence du service Google Ads est “systémique“. La force de frappe publicitaire de Google aurait ainsi utilisée pour saper les éditeurs dans le but de générer des profits.
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Ces sites étaient également référencés dans l’onglet “Shopping” de Google, via des annonces sponsorisées pour lesquelles les commerçants paient Google en fonction du nombre de clics. Google aurait donc profité des largesses de ces revendeurs de contenu piraté à prix modique.
Ces annonces emploient directement des photos volées des manuels scolaires : la marque des éditeurs y est affichée directement dans Google, donnant l’impression aux acheteurs potentiels qu’il s’agit là d’œuvres légitimes. Les revendeurs pirates s’appuient donc largement sur le géant technologique pour faire leurs affaires.
Mais selon les éditeurs, Google n’a pas simplement un rôle passif en laissant les pirates commettrent leurs méfaits tranquillement. L’entreprise crée les annonces et cible les utilisateurs qui recherchent un produit. Même si ce processus est automatisé, Google facilite là activement le piratage. Le chèque de dommages-intérêts que pourront empocher les éditeurs est ainsi bien plus élevé.
- Google est accusé par des éditeurs de manuels scolaires de profiter du piratage de leurs oeuvres.
- Google faciliterait activement le téléchargement illégal de ces livres via son service Shopping.
- Le moteur de recherche aurait ignoré à plusieurs reprises les demandes de déréférencement des plaignants.