Google essaye de voir s’il peut se passer des médias européens, la France proteste et se retrouve exclue du test

Le Syndicat des éditeurs de la presse magazine a décidé de poursuivre Google en justice pour non-respect de la concurrence. La France ne fera donc pas partie du test réalisé par Google.

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Photo de Christian Wiediger sur Unsplash

Google est l’un des géants d’internet, il est partout, dans nos smartphones avec Android, dans nos emails avec Gmail, dans nos outils bureautique avec Google Drive et sa suite complète (Docs, Sheets, Slides), etc.

Mais surtout Google, c’est un moteur de recherche. Mais si, vous savez, c’est par là que vous passez pour chercher quelque chose sur internet. Si le moteur a quelques concurrents, comme Microsoft Bing, Qwant, DuckDuckGo, ou dernièrement SearchGPT, Google reste le numéro un dans le domaine.

Parmi les résultats de recherche obtenus sur Google, vous pouvez trouver des articles Wikipédia, des sites web, mais aussi des articles de presse, notamment grâce à Google Actualité et à Discover. Et c’est sur ce dernier point que Google a quelques problèmes.

Google fait des tests en retirant les médias de ses résultats de recherche

Dans le cadre de la directive européenne sur le droit d’auteur (EUCD), Google a décidé de mener des recherches pour connaître l’impact des éditeurs de presse européen dans le poids des recherches internet.

Le but est d’obtenir une série de statistiques sur l’affichage des contenus de type article d’actualité dans les recherches Google et vis-à-vis des habitudes des utilisateurs. Les données recueillies sont destinées à Google, mais aussi aux régulateurs et aux éditeurs.

Cela leur permettra de connaître le poids de Google dans le cadre de l’accès aux contenus d’actualité, l’impact des recherches internet et de réguler le programme de licence pour les éditeurs de presse de l’Union Européenne.

Le test tourne actuellement sur huit pays européens : la Belgique, la Croatie, le Danemark, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne et l’Espagne. Il ne s’agit pas ici de stopper la totalité du flux d’information, mais seulement une partie, suffisante pour réaliser les statistiques souhaitées.

Ainsi, seul 1 % des utilisateurs finaux seront concernés et n’auront plus accès aux contenus d’actualité issus des éditeurs de presse d’Europe dans Google Actualités, Recherche et Discover. Google n’a cependant pas indiqué combien de temps allait durer le test.

Au départ, un test grandeur nature devait également concerner la France, où les éditeurs de presse sont regroupés au sein d’un syndicat : le SPEM (Syndicat des éditeurs de la presse magazine). C’est d’ailleurs lui qui a décidé de saisir la justice afin de stopper l’action prévue par Google.

D’après Euronews Next, selon le SPEM les actions prévues par Google seraient contraires à l’engagement pris par Google auprès de l’autorité française de la concurrence de ne pas avoir d’incidence sur l’indexation, le classement ou la présentation de contenus protégés.

Un tribunal de Paris a ordonné la suspension du test sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 900 000 euros par jour, dans l’attente de la décision d’un juge, selon une déclaration du syndicat.

« Nous sommes en train d’examiner l’ordonnance du tribunal et de suspendre le lancement du test en France pour le moment », a déclaré un porte-parole de Google à Euronews Next.

« Nous sommes très surpris par la position du SEPM, étant donné qu’ils ont demandé ces données économiques par écrit », a ajouté le porte-parole.