La fusion nucléaire vient de faire un bon en avant. Dans une structure dédiée connue sous le nom de tokamak, des scientifiques chinois ont réussi à atteindre une température de 120 millions de degrés Celsius (120 000 000 °C), et à la maintenir pendant près de 18 minutes. Cela établit un tout nouveau record dans la maîtrise de la fusion nucléaire en tant que potentielle source d’énergie renouvelable.
Des chercheurs travaillant dans un tokamak en Chine ont annoncé avoir réussi à contenir du plasma à 120 millions de degrés Celsius — un processus étudié par des scientifiques depuis des décennies —, et ce, pendant 1056 secondes. Pour situer le contexte, un tokamak, selon la description proposée par Wikipédia, est un dispositif de confinement magnétique expérimental qui explore la physique des plasmas et les possibilités de produire de l’énergie par fusion nucléaire.
Pour rappel, le dernier record du groupe de chercheurs s’établissait à 101 secondes, début 2020. Et cet été, un laboratoire américain avait déjà réussi à battre le record en produisant une énorme quantité d’énergie.
Des atomes de tritium et de deutérium à la place de l’hydrogène
Si notre Soleil produit de l’énergie et de la chaleur par fusion nucléaire, les scientifiques tentent de reproduire ce processus depuis plusieurs dizaines d’années sur Terre. Le but étant d’obtenir une source d’énergie à la fois renouvelable et autosuffisante. Mais la chose n’est pas aisée et malgré des efforts continus, la communauté scientifique n’y est pas encore totalement arrivée. Pour mémoire, l’année dernière, un groupe de chercheurs sud-coréens avaient réussi à tenir une fusion nucléaire pendant 20 minutes, à 100 millions de degrés Celsius.
Aujourd’hui, la Chine annonce avoir réussi à maintenir une réaction à 120 millions de degrés Celsius, et ce, pendant 1056 secondes, soit près de 18 minutes. Si obtenir une telle température n’est déjà pas évident, la maintenir pendant autant de temps relève de l’inédit.
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En effet, faire en sorte qu’une structure produise autant d’énergie en continu, et qu’elle s’autoentretienne pendant un maximum de temps, est un véritable défi. Car autrement dit, le volume d’énergie utilisé doit être inférieur à celui qui est produit. Si notre bon vieux Soleil maîtrise bien ce processus, le reproduire sur Terre est une autre paire de manches.
L’équipe de chercheurs révèlent qu’ils ont utilisé des atomes de tritium et de deutérium en lieu et place de l’hydrogène, poussés jusqu’à leur point de fusion (150 millions de degrés Celsius). S’ils annoncent vouloir continuer leurs efforts, ils précisent que leur réacteur a été conçu pour copier au plus près le processus de fusion du soleil. Leur installation est même nommée « soleil artificiel ».
Source : Phys.org