Le coup d’envoi est donné : après des mois d’attente, l’opérateur Free vient enfin de présenter la Freebox v7, qu’il convient en fait d’appeler Freebox Delta. Voici tout ce qu’il faut retenir de la nouvelle box et de son lecteur média.
Quasiment huit ans après avoir dévoilé la Révolution, designée à l’époque par Philippe Stark, Free a fait appel cette fois au designer anglais Jasper Morrison. Mais en dehors de l’aspect purement esthétique, la toute nouvelle Freebox offre aussi et surtout une impressionnante quantité de nouvelles fonctionnalités. La Freebox Delta se compose en réalité de deux éléments : la box/serveur d’une part, et le lecteur multimédia d’autre part.
Le serveur de la Freebox Delta est composé d’un port SFP+ à 10 Gbit Ethernet, de quatre Gigabit Ethernet, de deux connecteurs USB type C 3.0, d’un port USB 3.0, d’un port téléphonique classique en RJ11, d’une base DECT et même d’un lecteur NFC.
Côté connectique, le Player offre quant à lui deux ports Gigabit Ethernet, une entrée S/PDIF, 1 entrée S/PDIF, 1 prise HDMI 2.1 et e-ARC, d’un port USB-C 3.0, 1 entrée TNT DVB-T2. L’appareil est également compatible WiFi 802.11ac 2×2 MU-MIMO, Bluetooth 4.1 et peut faire office de lecteur NFC, et même de chargeur sans fil Qi.
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Du 10 Gigabit/s pour toutes les connexions fibrées
Dans la course à la vitesse, Free a toujours montré sa volonté de se placer en pole position. Et la nouvelle Freebox v7 en est un parfait exemple, puisqu’il s’agit de la première box grand public à offrir du 10 Gigabit au grand public. A titre de comparaison, toutes les box concurrentes s’arrêtent à du 1 gb/s, soit un débit de 125 mo/s maximum. Avec la Freebox Delta, il est possible d’atteindre donc un débit théorique 1,25 Go/s en réception ! Tout ceci bien évidemment de disposer d’une connexion fibrée, puisque le xDSL ne permettra jamais d’obtenir une telle vitesse de transfert. Selon Free, il est ainsi possible de télécharger un film de 4 Go en seulement 4 secondes, là où est nécessaire d’attendre 1 min 50 sur une connexion à 300 Mb/s, et 18 min sur une liaison à 30 Mb/s. Reste à espérer que les serveurs en face, ceux chez qui l’utilisateur télécharge, seront capables d’envoyer autant de données. Quant à la vitesse d’émission, celle-ci pourra atteindre les 400 Mb/s via la nouvelle Freebox Delta (toujours sur une connexion fibrée, il va sans dire).
xDSL + 4G : le couple parfait pour les petites connexions ?
Encore une grosse nouveauté : les abonnés à l’ADSL pourront voir leur débit s’accroître dès lors que Free couplera leur connexion à de la 4G. Une grande première, puisque selon Free, ce type de double liaison offre un débit descendant de 200 Mb/s maximum (25 Mo/s). En émission, la vitesse peu tatteindre les 60 Mb/s (7,5 Mo/s). De quoi égaler certaines offres fibrées, en somme. Cette méthode concerne les 22 millions d’abonnés potentiels à une connexion en xDSL.
Un NAS intégré avec 4 disques durs
Par défaut, la Freebox Delta intègre un disque dur en 2,5″ de 1To pour la sauvegarde des données, l’accès depuis l’extérieur, le téléchargement en torrent, etc. Free insiste sur le fait que le disque dur appartient à l’abonné et qu’il pourra le récupérer s’il souhaitait mettre un terme à son abonnement. Mais il est possible d’en ajouter 3 autres, afin de porter la taille totale de stockage à 20 Go maximum. Dès lors, la Freebox Delta peut faire office de NAS. C’était déjà le cas de la Révolution, diriez-vous ? C’est exact, sauf qu’avec 4 disques durs, il est désormais possible de monter l’appareil en RAID 0, 1, 5 ou 10. De quoi sécuriser les données en cas de défaillance de l’un des disques durs, sauf si l’on opte pour le RAID 0, qui se contente de répartir les données sur l’ensemble des unités de stockage sans offrir la moindre redondance ni de blocs de parité.
Du Wi-Fi toujours plus rapide
Autre innovation : la nouvelle Freebox Delta est compatible avec la norme WiFi « AC 4000 ». On ignore cependant quels sont les réels apports de cette norme, même si Free assure qu’il s’agit du « WiFi certifié le plus rapide qui permet de profiter pleinement des débits exceptionnels de cette Freebox. À ce jour, il n’existe pas dans le monde de terminaux permettant à un utilisateur de se connecter avec une vitesse supérieure. »
L’appareil gère également le mode triband et le MU-MIMO. Et pour relier la box aux autres appareils sans avoir à entrer un fastidieux code de connexion, on peut soit utiliser un mode WPS (compatible Android et PC) soit un QR Code (iPhone et iPad).
Un Freebox Player avec de l’audio signé Devialet
Comme évoqué précédemment, la Freebox Delta se compose d’une part d’un modem-serveur, mais également d’un second boîtier : le Freebox Player.
En termes de taille, le Player est nettement plus conséquent que le modem-serveur, puisque Free y a intégré 6 haut-parleurs conçus par le géant du son à la française : Devialet.
On y trouve 3 haut-parleurs de grave et 3 haut-parleurs full-range, qui permettent de diffuser du son à 360°. L’ensemble propose de simuler un kit 5.1, de profiter d’une spatialisation audio et d’une adaptation dynamique de l’ambiance sonore.
Un abonnement Netflix gratuit pour tous les abonnés
Après bien des déboires avec Netflix, Free a finalement trouvé un terrain d’entente avec le service de SVoD. Pour l’occasion, l’opérateur a décidé de frapper un grand coup : Free inclut dans le prix de sa nouvelle Freebox Delta un abonnement au service de SVoD. Il s’agit de la formule « Essentiel », celle qui livre un accès à un seul utilisateur… En définition standard.
Cet abonnement, qui vaut habituellement 7,99 €/mois, est donc gratuit dès lors que l’on a souscrit à la Freebox Delta. Si l’on souhaite opter pour une offre supérieure (standard à 10,99 €/mois ou premium à 13,99 €/mois), c’est possible : il convient de s’affranchir de la différence, soit 3 € de plus par mois pour l’offre standard, ou 6 €/mois supplémentaires pour la version premium de Netflix.
Amazon Alexa dans la Freebox Delta
Il se murmurait depuis des mois que la Freebox v7 intégrerait un assistant vocal. C’est chose faite puisque la Delta propose Alexa, considérée par Free comme la meilleure IA du moment.
Sur la Freebox Delta, Alexa fonctionne comme sur n’importe quelle enceinte connectée. C’est à dire que les micros détectent la commande « Alexa » et exécutent les commandes bien connues de ses adeptes : « jouer telle chanson sur telle plateforme », « ouvrir ou fermer les volets », ou encore « régler les ampoules Philips Hue ».
Enfin, Alexa est aussi une porte d’accès vers des centaines de « skills », actuelles et pourrait aussi voir des « skills » développées spécifiquement pour la Freebox v7. Mais la Delta intègre également son propre assistant vocal, moins ouvert mais aussi plus ciblé. Celui-ci s’active par la commande « OK Freebox » et il est davantage orienté pour les services TV et multimédia de la box : augmenter ou baisser le son, changer de chaine, enregistrer un programme ou faire une recherche de contenu.
Les deux assistants vocaux peuvent être désactivés via un bouton situé sur le dessus de Freebox Player.
Une nouvelle interface thématique
A chaque nouvelle Freebox, son interface TV et celle de la v7 change radicalement la donne. Pour faire court, elle emprunte toutes ses bonnes recettes à Molotov TV. C’est à dire que les chaines ne sont plus présentées dans leur ordre traditionnel, mais par thématique. Il est possible de trier les programmes par heure de diffusion ou par catégorie (séries, sport, infos, etc.).
Si Free annonce fièrement un accès à plus de 600 chaines, il faut bien comprendre qu’une grande partie d’entre elles est payante et qu’en réalité ce sont 280 chaines qui sont concernées par l’offre de base. A celles-ci il faut ajouter un accès au Replay. Par ailleurs, lorsqu’on effectue une recherche sur un type de contenus, ce sont toutes les plateformes qui sont scannées pour vous le proposer. Si l’utilisateur fait une recherche sur un acteur, la Freebox lui proposera non seulement les films dans lesquels l’acteur joue (via les plateformes de VOD) mais aussi les émissions auxquelles il a participé (si elles sont disponibles en Replay) et les autres films et séries dans lesquels il joue et qui seraient au programme dans les prochains jours. Bien évidemment, l’interface TV inclut également les chaines liées à l’offre TVbyCanal qui sont comprises dans l’offre.
Enfin, comme toujours chez Free, l’interface est personnalisable. A l’utilisateur de choisir la disposition de ses fenêtres en fonction de ses préférences.
Une box compatible 4K HDR
Le Player de la nouvelle Freebox Player est désormais compatible avec la norme 4K HDR 10. Ce mode de restitution manquait bien évidemment à la Freebox Révolution, qui date de 2010, rappelons-le. La carence est désormais comblée et on peut désormais profiter d’une qualité d’image hors norme via la Freebox, à condition de disposer aussi du téléviseur répondant à ces normes de diffusion. Free s’est associé à Canal pour proposer aux abonnés du contenu 4K HDR via l’offre Canal VOD.
Enfin, notez que toutes les Freebox (Delta, min 4K et Révolution) recevront désormais du contenu HD+ avec un débit de 15 Mb/s.
Quand la Box devient centrale de sécurité
La Freebox Delta est pourvue d’une fonctionnalité d’alarme connectée. C’est à dire que l’abonnement de base comporte plus que les deux box traditionnelles (Server + Player) il compte également avec un pack de sécurité. Ce-dernier comprend une caméra IP, un détecteur de mouvement et un détecteur d’ouverture de portes/fenêtres ainsi que d’une télécommande dédiée.
Ce pack ressemble beaucoup aux kits de base qui composent les armes connectées traditionnelles. Comme pour les Bosch, Somfy et autres Smanos, Free propose de compléter ce dispositif de base avec des capteurs supplémentaires qu’il faudra acheter sur son store.
Le pack de sécurité est compris dans l’abonnement mensuel et fait partie de la longue liste de services « offerts » avec la Freebox Delta. Le dispositif d’alarme à proprement parler est stocké dans le Freebox Player qui dispose d’une sirène de 105 dB, ainsi que d’une connectivité Sigfox qui lui permet de fonctionner même en cas de coupure de courant.
Concrètement, lorsque le le système détecte une intrusion, le propriétaire de la Freebox reçoit une alerte et une notification lui permettant d’ouvrir instantanément la caméra. S’il constate une effraction, il peut faire appel à un agent de sécurité qui se déplacera devant le domicile cambriolé. Cette intervention physique est une option facturée à 2€/mois.
En revanche, ce que le système ne permet pas, c’est d’enregistrer le flux vidéo de la caméra. Et pour cause l’enregistrement des données dans le Cloud ne fait pas partie de l’ADN de Free qui propose toujours à ses freenautes un stockage en local. C’est aussi pour cette raison que le partenariat avec Somfy est limité à ses dispositifs d’ouverture et de fermeture et qu’il ne s’étend pas aux gadgets de sécurité. Pour autant, à ce prix, l’option « Pack de sécurité » parait très intéressante.
Deux télécommandes valent mieux qu’une ?
La Freebox Delta n’a pas été présentée avec une mais bien deux télécommandes. C’est à l’utilisateur de choisir laquelle sera utilisée. La première, nommée « Soft Touch » est relativement classique.
La seconde est nettement plus originale. Elle est composée d’un écran entièrement tactile et s’utilise un peu comme un smartphone. Contextuelle, elle affiche un menu différent selon l’activité, c’est à dire qu’il s’adapte à ce que vous regardez ou à ce que vous faites avec votre Freebox. Enfin, elle se recharge par induction en étant simplement posée sur le Freebox Player. De l’aveu même des ingénieurs Free, cette télécommande est assez expérimentale et c’est la raison pour laquelle, l’opérateur a demandé à ceux qui la testeront de faire un maximum de retours sur leur expérience.
Malheureusement seuls les 70 000 premiers abonnées auront la possibilité de comparer les deux télécommandes. Et tout porte à croire que c’est leur feedback qui déterminera si la télécommande a un avenir commercial ou non.
Les services audio et la Presse
Le mantra de cette Freebox Delta c’est bien évidemment les services. En plus de Netflix, My Canl et autres Alexa, Free à décidé de rendre sa box compatible avec le plus grand nombre possible de plateformes audio. Spotify, Deezer et autres Qobuz sont compatibles et peuvent être lancés directement sur le Player et son enceinte Devialet.
Enfin, côté presse, Free a de quoi sérieusement concurrencer SFR Presse. Son partenaire pour la lecture, c’est LeKiosk qui donne accès à plus de 1000 titres (dont certains très anecdotiques), mais à la différence d’un Deezer ou d’un Spotify, l’abonnement LeKiosk est compris dans le forfait.
Prix de l’abonnement + disponibilité
La Freebox Delta est d’ores et déjà commercialisée au prix de 49,99 €/mois, auquel il convient d’ajouter le prix du Player. Il est possible de le louer pour 10 €/mois et si l’utilisateur prolonge son abonnement sur 4 années, le Player lui appartient (et il n’a plus à payer 10 €/mois, donc). D’autres formules sont proposées, comme un achat immédiat de l’appareil (480 €), ou un abonnement de 20 € par mois sur deux ans. Notez par ailleurs que, une fois l’appareil acquis, on peut continuer à l’utiliser même si l’on n’est plus abonné à Free.
Notez enfin qu’il convient de bien lire toutes les modalités de l’abonnement, afin d’éviter les déconvenues : les frais de mise en service sont de 99 €, tandis que les frais de résiliation sont de 49 €. Enfin, si vous êtes déjà abonné, il faudra également débourser 49 € de frais de migration, sauf si vous êtes abonné depuis au moins 8 ans.
La nouvelle Freebox Delta sera disponible à compter du 10 décembre 2018. Les personnes déjà abonnées peuvent également l’obtenir immédiatement, Free ayant réitéré sa volonté de ne pas les laisser pour compte ni de les faire patienter des mois.
Freebox One : la petite sœur pas chère
La Freebox Delta n’est pas arrivée seule en ce début de mois décembre. Elle est accompagnée de sa petite sœur, la Freebox One.
Celle-ci n’a pas été présentée comme la remplaçante de la Freebox Revolution mais elle constituera à coup sûr l’entrée de gamme chez Free. Sur la One, Player et Server sont réunis dans un seul boitier (dessiné par Jasper Morrison également).
Le débit n’est évidemment pas le même que sur la Delta puisqu’ici l’abonné ne pourra prétendre qu’à 1 Gbit/s au mieux (et jusqu’à 400 Mbit/s en émission).
Pour autant, il ne faudra certainement pas prendre cette Freebox One de haut, car en réalité elle dispose de bien des arguments : 4K HDR, nouvelle interface, Freebox Replay et nouvelle application Freebox sont de la partie.
Enfin, comme pour la Delta, Netflix est inclus dans le forfait de la One et d’ailleurs celui-ci est sans doute son meilleur argument : 29,99€ par an (avant de passer à 39,99€).
Là aussi, et comme trop souvent chez Free, cette offre est soumise à condition : elle est réservée aux 100 000 premiers abonnés.