Fin des voitures thermiques en 2035 : un objectif inatteignable pour l’Union européenne ?

Selon un rapport de la Cour des comptes européenne, mettre fin à la production des voitures thermiques sera un objectif difficilement atteignable en 2035 pour l’Union européenne.

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  • Selon un rapport de la Cour des comptes européenne, la fin des voitures thermiques en 2035 sera difficile à atteindre
  • Ce rapport évoque 3 points qui empêcheraient l’Union européenne d’atteindre ce objectif
  • La Cour des comptes européenne précise également que l’Europe dépend trop des importations de batteries

La Cour des comptes européenne est claire : la fin des voitures thermiques est un objectif peu atteignable pour 2035. Pour rappel, l’Union européenne vise la fin de la production de nouveaux modèles d’ici là dans un objectif de zéro rejet de gaz à effet de serre. Les trois conditions nécessaires ne sont pas réunies à l’heure actuelle selon un nouveau rapport.

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L’objectif sera très difficile à atteindre pour l’Europe

Un Français sur deux ignore la fin des voitures thermiques pour 2035. Il faut dire que l’on voit mal comment les automobilistes européens pourraient massivement passer aux véhicules électriques en un peu plus de 10 ans. La Cour des comptes européenne estime que l’objectif n’est pas atteignable pour trois raisons selon un rapport déposé le 22 avril.

Le premier échec est que la réduction des émissions de CO2 des voitures thermiques neuves n’a commencé qu’en 2020, “soit 11 ans après l’entrée en vigueur du premier règlement en la matière” rappelle BFMTV. Pire encore : “Malgré des ambitions fortes et des exigences strictes, la plupart des voitures thermiques actuelles émettent toujours la même quantité de CO2 qu’il y a 12 ans.

Quant au développement des biocarburants et autres carburants de synthèses, la Cour des comptes européenne estime dans son rapport qu’il y a une “absence de feuille de route précise et stable pour résoudre les problèmes à long termes du secteur. C’est-à-dire “la quantité de carburant disponible, les coûts et le respect de l’environnement”.

Pour finir, et ça n’étonnera personne, le rapport pointe du doigt le manque de compétitivité de l’Europe sur le marché des voitures électriques. Il faut dire que la concurrence chinoise est très agressive, le Vieux Continent est à la traîne, ce qui pourrait entraîner des milliards de pertes. La Cour des comptes européenne dévoile que “moins de 10% de la capacité de production mondiale” se trouve sur le Vieux Continent tandis que la Chine en détient 76%.

L’Europe dépend trop des importations de batteries

Le rapport souligne que l’Europe est très dépendante des importations de batteries à cause de ses faibles capacités de production. Les autorités s’inquiètent de celles qui viennent d’autres pays avec lesquels le Vieux Continent “ne dispose pas d’accords commerciaux satisfaisants” ou présentent “des risques géopolitiques pour l’autonomie stratégique de l’Europe”.

Le document pointe également du doigt les “conditions sociales et environnementales dans lesquelles ces matières premières sont extraites”. On parle de pays où les travailleurs font face à des conditions de travail très dangereuses comme le Gabon, le Congo ou la Chine.