Des scientifiques explorent la possibilité de fabriquer des cellules solaires directement sur la Lune à partir de régolithe, ouvrant la voie à des bases lunaires autosuffisantes et à une colonisation durable.

La conquête spatiale et l’établissement de bases permanentes sur la Lune représentent un défi majeur pour l’humanité. L’approvisionnement en énergie est un élément crucial pour la survie et le développement de ces futures colonies.
Des chercheurs explorent une piste prometteuse : utiliser la poussière lunaire, ou régolithe, pour fabriquer des cellules solaires directement sur place. Cette solution permettrait de s’affranchir des lourds et coûteux transports de matériaux depuis la Terre.
Transformer la poussière en énergie, un pari réaliste ?
L’équipe de Felix Lang, de l’université de Potsdam, a réalisé des expériences concluantes avec un simulant de régolithe lunaire. En faisant fondre ce matériau à haute température grâce à la lumière solaire concentrée, ils ont obtenu du “verre de lune”.
Ce verre, combiné à de la pérovskite (un matériau cristallin utilisé dans les cellules solaires), permet de générer un courant électrique à partir de la lumière solaire. Ce procédé simple et peu gourmand en purification pourrait être facilement mis en œuvre sur la Lune.
Le verre de lune présente des avantages significatifs par rapport au verre terrestre traditionnellement utilisé dans les cellules solaires. Il est plus résistant aux radiations cosmiques et ne brunit pas sous l’effet du rayonnement solaire, conservant ainsi son efficacité.
Pour l’instant, le rendement de ces cellules solaires à base de verre lunaire reste modeste, autour de 10 %, contre 30 à 40 % pour les modèles traditionnels. Mais les scientifiques espèrent atteindre les 23 % en améliorant le procédé. Et même si ce seuil n’est pas atteint, leur production locale compense largement cette limite en permettant d’installer plus de panneaux solaires sans surcoût de lancement.
Néanmoins, des inconnues subsistent, notamment sur la viabilité du procédé dans des conditions lunaires réelles, avec une gravité faible, un vide quasi total et des écarts thermiques extrêmes. C’est pourquoi une mission test sur la Lune est envisagée. Si elle confirme la faisabilité de cette innovation, la poussière lunaire pourrait devenir l’un des piliers énergétiques des futures colonies lunaires.
Source : Space.com