Espace : le télescope Hubble découvre un groupe de trous noirs

La découverte n’est pas celle qu’espéraient les scientifiques mais le télescope a pu observer un groupement de trou noir dans un amas globulaire situé à environ 7 800 années-lumière de la Terre.

En braquant le télescope Hubble vers NGC 6397, les scientifiques espéraient bien découvrir le chaînon manquant dans la classification des trous noirs, un trou noir intermédiaire. Au lieu de cela, les données mettent en évidence un groupement d’au moins une vingtaine de trous noirs plus petits.

NGC 6397
Vue d’artiste de NGC 6397. Crédit: ESA/Hubble, N. Bartmann

Selon le chercheur Eduardo Vitral, tous les indices semblaient pointer vers la présence d’une masse invisible vers le centre de l’amas, mais ils ont été « surpris de trouver non pas une masse ponctuelle mais quelque chose d’étendu à sur quelques pourcents de la taille de l’amas ». Si ce groupement n’est pas directement observable, son interaction avec les autres corps à proximité ne laisse que peu de place au doute.

Le chaînon manquant

Les trous noirs sont des objets extrêmement denses, tellement compacts que l’intensité du champ gravitationnel empêche la matière et même les ondes électromagnétiques de s’échapper. Un trou noir, comme son nom l’indique est donc une zone totalement noire dans l’univers, ce qui rend son observation directe quasi impossible.   

Leur existence est envisagée depuis le XVIIIe siècle et nos connaissances croissantes du phénomène restent néanmoins lacunaires. Les scientifiques ont cependant pu établir un classement des trous noirs en fonction de leur masse.

Lorsque la formation fait suite à l’effondrement d’une étoile massive, on parle de trou noir stellaire. Ces derniers possèdent une masse équivalente à quelques fois la masse de notre Soleil. Au centre des galaxies se trouvent des trous noirs beaucoup plus importants qui peuvent atteindre plusieurs milliards de masses solaires. On les appelle alors trous noirs supermassifs.

Entre les deux se situent les trous noirs intermédiaires. Appelés chaînons manquants, les scientifiques ne disposent que de très peu d’informations sur cette variante. Si quelques observations ont été rapportées par la communauté scientifique, la plupart sont encore soumises à débat.

On comprend donc mieux l’excitation des chercheurs qui pensaient avoir fait une importante découverte dans la recherche d’informations sur le chaînon manquant.   

Une des dernières découvertes du télescope ?

Opérationnel depuis 1990, le télescope Hubble a fêté ses 30 ans de service l’année dernière. Fruit d’un long travail de collaboration entre la NASA et l’agence spatiale européenne, Hubble avait été conçu pour une durée de quinze ans avec des maintenances tous les deux ans et demi. Son espérance de vie a donc été largement dépassée sachant qu’avec la mise à la retraite de la retraite de la navette Atlantis, le télescope a reçu sa dernière maintenance en mai 2009.

Le remplaçant, le James Webb Space Telescope devrait prendre la relève après son lancement prévu en mars 2021. La NASA prévoit donc une fin de service pour Hubble pour juin 2021 après de nombreuses prolongations.

Source : digitaltrends