Des journalistes équatoriens ont reçu des clés USB piégées. L’un d’entre eux a branché sur son PC sans se soucier de quoi que ce soit. La clé a immédiatement explosé, lui infligeant des blessures légères.
Entre le narcotrafic, la situation politique et les problèmes sociaux, l’Équateur continue de plonger dans le chaos. Il semblerait maintenant que les journalistes soient devenus des cibles privilégiées. Plusieurs journalistes équatoriens ont effectivement reçu des lettres avec des clés USB piégées. Celles-ci sont conçues pour exploser au moment où elles sont branchées à un ordinateur. Les lettres ont toutes été envoyées depuis le canton de Quinsaloma.
Le journaliste Lenin Artieda de la chaîne de télévision Ecuavisa à Guayaquil ne s’est pas soucié de quoi que ce soit à la réception de la lettre. Il a alors branché la clé USB piégée sur son ordinateur. Elle a immédiatement explosé à son visage. Comme l’a rapporté Ecuavisa, le journaliste souffre de blessures légères au visage et à la main.
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Les clés USB explosives sont un message clair pour faire taire les journalistes équatoriens
Les autorités locales ont expliqué que ces clés USB sont équipées d’une charge explosive de 5 volts. Celle-ci se déclenche au moment où la clé est connectée à un ordinateur. Des capsules d’environ 1 cm contiennent de l’explosif RDX de type militaire à l’intérieur de la clé USB. Heureusement, seule la moitié de ces capsules a explosé quand Lenin Artieda a branché la clé sur son PC. Il a ainsi probablement évité des blessures plus graves.
Deux journalistes de la capitale Quito et deux autres journalistes de Guayaquil ont reçu exactement la même lettre piégée. Différentes chaînes de télévision ont donc été visées, mais pas seulement. Un média local et la radio EXA ont également reçu des clés piégées, mais elles n’ont pas été activées. D’ailleurs, un producteur de la radio EXA a réussi à connecter la clé USB sans la faire exploser en utilisant un adaptateur. La police pense que la puissance plus faible de l’adaptateur a empêché la déflagration. Le contenu des clés piégées reste quant à lui mystérieux.
L’expéditeur de toutes ces clés USB piégées est encore inconnu, mais il veut sans aucun doute envoyer un message à la presse et aux médias. La ministre équatorienne de l’Intérieur, Juana Zapata, a elle-même déclaré qu’il s’agit d’un « message absolument clair pour faire taire les journalistes ». Le gouvernement équatorien a aussi condamné cet acte : « Toute tentative d’intimidation du journalisme et de la liberté d’expression est une action répugnante qui doit être punie avec toute la rigueur de la justice », a-t-il déclaré.
Source : Ars Technica
