Le mode incognito est souvent perçu comme un bouclier contre la surveillance en ligne. Pourtant, ses limites sont nombreuses et peu connues.
La plupart des navigateurs web proposent un mode de navigation privée, aussi appelé « mode incognito », censé garantir un minimum d’anonymat à l’utilisateur. Très utilisé, il est cependant souvent mal compris. Beaucoup pensent qu’il permet de naviguer en toute discrétion sur internet.
En réalité, ce mode protège surtout l’utilisateur des autres personnes utilisant le même appareil. Mais il n’empêche ni les sites web ni les fournisseurs d’accès à internet (FAI) d’observer ce qui se passe.
Une fonctionnalité utile, mais loin d’être un outil d’anonymat
Lorsque vous ouvrez une fenêtre incognito, votre navigateur ne conserve pas l’historique de navigation, les cookies ou les données saisies dans les formulaires une fois la session fermée. Cette mesure peut être utile sur un ordinateur partagé, notamment pour éviter que d’autres voient les sites consultés.
Cependant, cette protection reste strictement locale. Le réseau Wi-Fi utilisé, votre fournisseur d’accès à internet ou les sites web visités peuvent toujours voir ce que vous faites.
Autre point crucial : les cookies restent actifs tant que la fenêtre privée est ouverte. Cela signifie que des outils publicitaires peuvent continuer à vous suivre d’un site à un autre. De plus, si vous vous connectez à un compte Google ou Facebook, votre activité reste liée à votre profil. Le mode incognito ne peut rien contre ce type de traçage.
Par ailleurs, certaines techniques permettent de vous reconnaître sans cookies. C’est le cas du fingerprinting, qui repose sur les caractéristiques uniques de votre navigateur et de votre appareil (polices installées, taille de l’écran, extensions, etc.). En croisant ces données, les sites peuvent reconstituer votre identité numérique, même en mode privé.
Pour naviguer réellement de manière privée, il ne suffit donc pas d’ouvrir une fenêtre incognito. Il faut combiner plusieurs outils comme un VPN fiable, le navigateur Tor ou des extensions anti-traceurs, tout en adoptant de bons réflexes.
Éviter les connexions à des comptes personnels, utiliser des mots de passe uniques, ou encore se méfier des liens suspects sont autant de gestes essentiels. La confidentialité en ligne repose autant sur la technologie utilisée que sur le comportement de l’utilisateur. Autrement dit, sans une bonne hygiène numérique, aucun outil ne peut offrir un anonymat véritable.
Source : Le CrabeInfo
