En Chine, la reconnaissance faciale devient obligatoire pour utiliser un smartphone

Depuis le premier décembre, la reconnaissance faciale est devenue obligatoire pour les citoyens chinois qui souhaitent acquérir une carte SIM ou souscrire à un abonnement téléphonique. Censée protéger les citoyens, cette nouvelle mesure vient surtout renforcer un arsenal de surveillance omniprésent dans le pays.

La Chine fait un pas de plus dans sa politique de contrôle et d’identification des citoyens. Depuis le premier décembre, la reconnaissance faciale est devenue obligatoire pour se procurer une nouvelle carte SIM, ou souscrire à un abonnement téléphonique. Une mesure censée « protéger les droits et les intérêts légitimes des citoyens dans le cyberespace » selon le ministre chinois de l’Industrie et de l’information.

Image 1 : En Chine, la reconnaissance faciale devient obligatoire pour utiliser un smartphone

La loi prévoit que les opérateurs téléphoniques doivent « utiliser l’intelligence artificielle et tous les moyens techniques possibles » pour garantir l’identité des utilisateurs de smartphone. Une procédure qui vient s’ajouter à la vérification des documents d’identité en vigueur depuis 2013. Les autorités chinoises renforcent ainsi un dispositif de surveillance déjà omniprésent. Depuis 2017, l’accès à tous les services en ligne chinois est déjà soumis à un contrôle d’identité. Un système qui a récemment permis aux autorités chinoises de limiter l’accès aux plateformes de jeux en réseau. Les joueurs mineurs sont désormais limités à 90 minutes de jeu en ligne par jour.

À l’annonce de la nouvelle régulation en septembre, les réseaux sociaux chinois ont dénoncé un excès de surveillance, et des effets contraires aux objectifs annoncés. La loi est censée protéger les internautes, pourtant les données personnelles des citoyens chinois ont plusieurs fois été compromises. Les utilisateurs de la plateforme de microblogging Sina Weibo n’hésitent pas à ironiser en publiant : « Avant, les voleurs connaissaient votre nom, à l’avenir, ils sauront à quoi vous ressemblez ».

Cette nouvelle directive a de quoi inquiéter dans un pays ou la surveillance est déjà généralisée. En 2017, il comptait déjà 170 millions de caméras, et les autorités projettent d’en installer 400 millions de plus d’ici à la fin de l’année prochaine. Un système complété par un réseau de policiers équipés de lunettes à reconnaissance faciale. Selon la BBC, les autorités chinoises prévoient de rassembler toutes les informations concernant les citoyens chinois dans une seule base de données dès 2020. Elle doit permettre d’établir un classement des citoyens en fonction de leur conduite.

Source : BBC